Dans quel état d'esprit est Manuel Valls au lendemain du vote sur le programme de stabilité ? Se sent-il fragilisé après l'abstention de 41 députés socialistes ? La réponse est clairement non. Le journaliste politique d'Europe 1 David Doukhan a échangé avec le Premier ministre, mercredi. Morceaux choisis.
Dramaturgie. Manuel Valls aimerait qu’on ne retienne qu’une chose : son plan d'économies de 50 milliards d'économies a été voté, mardi soir. Et le Premier ministre n'hésite pas à dramatiser : "on a frôlé la sortie de route". Son entourage se fait encore plus précis et confirme qu’en cas de vote défavorable, Manuel Valls n’aurait pas pu continuer à exercer ses fonctions.
Fracture avec les élus. Manuel Valls tient à soigner ses relations avec les députés. Et ne veut surtout pas donner l’impression de mépriser les 41 frondeurs de gauche qui se sont abstenus. Le chef du gouvernement assure qu'il comprend et explique qu’il a découvert, presque stupéfait, la fracture terrible entre les parlementaires et le gouvernement depuis son arrivée à Matignon. Pour lui, le vote sur son plan d'économies en est la conséquence.
"Renforcé par cet épisode". Le nouveau Premier ministre se donne pour mission de recréer du lien entre les députés, le parti et l’exécutif. Et estime qu'au final, le vote de son programme de stabilité est une victoire. "Le vote d’hier, c’est la fin de ma période d’installation, je suis sorti renforcé de cet épisode", assure Manuel Valls. A Matignon, on va même jusqu’à expliquer que les députés, y compris les plus remontés, sont, en réalité, soulagés d’avoir enfin face à eux un homme qui sait où il va.
L'ESSENTIEL - Le plan d'économies de Manuel Valls voté à une courte majorité
RÉACTION - Programme de stabilité: "une fissure dans la majorité" (Jacob)