"J’accuse…" Henri Guaino est, à l’UMP, l’un des plus fervents opposants au mariage gay. L’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, entre 2007 et 2012, l’a encore montré dimanche. Après avoir participé à la manifestation anti-mariage pour tous, le député des Yvelines n’a pas eu de mots assez durs pour commenter le chiffre de 45.000 manifestants avancé par la police. "C'est un chiffre ridicule, c'est un chiffre mensonger", a-t-il lancé sur BFMTV. "J'accuse la préfecture de police de mentir. J'accuse le gouvernement de ridiculiser la police en donnant des chiffres pareils", a-t-il ajouté, en appelant aussi le préfet de police, Bernard Boucault, à "changer de métier". Et de prévenir : "si on continue à mépriser ainsi les manifestants, ça va très mal se terminer".
Jean-Luc Roméro, conseiller régional d’Ile-de-France, militant de la cause homosexuelle, s’est ému de cette sortie sur Twitter :
En ce moment sur @bfmtv#guaino a perdu toute mesure. Très inquiétant de la part d'un député qui légitime ainsi tous les excès.— Jean-Luc Romero (@JeanLucRomero) 21 avril 2013
M. le président, "changez ou partez". Devant les manifestants, Henri Guaino a ensuite employé son ton le plus lyrique pour interpeller François Hollande. "Entendez monsieur le Président, ce peuple qui s'est levé. C'est un peuple libre, ne dédaignez pas cette colère, ne niez pas cette révolte, changez de politique avant qu'il soit trop tard !", a exhorté l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy depuis le camion-podium placé devant le pont Alexandre III. Plus tard, sur BFMTV, il a réitéré. "Je souhaite que les Français descendent dans la rue jusqu'à ce que ce que le président cède. Le message est très simple ‘Monsieur le président de la République, changez de politique, changez d'attitude (...), ou bien partez avant qu'il ne soit trop tard’", a-t-il lancé.
Là encore, ces propos n’ont pas plu, notamment à Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois à l’Assemblée.
Il critique les juges, demande la démission du préfet de police, appelle le Président à démissionner. Il respecte qui exactement Guaino ?— Jean-Jacques Urvoas (@JJUrvoas) 21 avril 2013