Après l'ouverture solennelle mardi, les députés sont entrés dans le vif du sujet mercredi, avec l’examen général du texte. Plusieurs personnalités de premier plan se sont succédé à la tribune. Rendez-vous vendredi sur Europe1.fr pour la suite des débats.
# La star du jour : la circulaire Taubira
Elle a été omniprésente dans les débats du jour. Pas un intervenant de droite n’a d’ailleurs manqué de l’évoquer. La circulaire Taubira a largement été commentée dans l’hémicycle. Cette circulaire recommande aux magistrats de reconnaître la nationalité française des enfants nés à l’étranger de mère porteuse. La droite y voit une porte ouverte à la gestation pour autrui. Cela a contraint Christiane Taubira à répéter à plusieurs reprises que le gouvernement était contre la GPA. "J’ai compris qu’il faut répéter sans cesse, donc je m’y contrains", en a souri la ministre de la Justice.
Exemple avec Jean-François Copé :
# La formule choc du jour signée Christian Assaf
Après avoir souhaité que "ce débat ne soit pas une guerre" et regretté que l'opposition "joue sur les peurs et les préjugés", le député PS Christian Assaf a lancé : "le temps du triangle rose est terminé !". Cette formule, qui fait référence au triangle rose que devaient porter les homosexuels pendant la Seconde guerre mondiale, a indigné les élus UMP, à l'image d'Hervé Mariton qui a dénoncé un propos "inacceptable".
Christian Assaf : "le temps du triangle rose...par LeLab_E1# Le rejet du jour : la motion référendaire
Comme la veille, le seul vote du jour a entraîné le rejet d’une motion présentée par l’UMP. C’est Laurent Wauquiez qui a longuement tenté de convaincre ses collègues députés de la nécessité de convoquer un référendum sur la question. "C’est aux Français et à eux seuls de trancher cette question", a-t-il lancé. La motion a sans surprise aucune été rejetée par 298 voix contre 184.
La réponse de Christiane Taubira à Laurent Wauquiez :
"Mariage pour tous" : ovation pour Taubira qui...par lemondefr# Le tacle du jour : Urvoas se paye Wauquiez
S’exprimant juste après Laurent Wauquiez, Jean-Jacques Urvoas a taclé l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur. "J’ai écouté avec d’autant plus d’attention Laurent Wauquiez que nous n’avons pas souvent ce plaisir. C’est la première fois, dans cet hémicycle ou dans la commission, que nous entendons Laurent Wauquiez qui jusqu’à présent ne s’était pas exprimé sur le sujet", a lancé le président de la commission des Lois. Hourras, à gauche, véhémentes protestations à droite. L’incident sera suivi de pas moins de dix rappels au règlement.
Jean-Jacques Urvoas sur la question du...par maieul# Les courageux du jour : Riester, Jégo, Azerot
Pas moins de trois députés en désaccord avec leur groupe parlementaire se sont exprimés mercredi. Le plus emblématique, c’est évidemment Franck Riester. Le député de Seine-et-Marne, l’un des deux seuls de l’UMP avec Benoist Apparu à soutenir le texte, a repris à son compte nombre d’arguments de la gauche, qui a d’ailleurs abondamment applaudi son intervention.
Mais Franck Riester n’était pas le seul à nager à contre-courant. Juste après lui, le centriste Yves Jégo, député de l’UDI, a également affirmé qu’il voterait pour le texte, contre l’avis de la majorité des membres de son groupe. Démarche inverse pour Bruno Nestor Azerot (photo). "A mon grand regret, je ne voterai pas qui est attentatoire aux libertés et ne répond pas aux aspirations profondes du peuple", a lancé à la tribune le député de Martinique, "homme de gauche" revendiqué.
# Les orateurs du jour, Copé et Fillon
Les deux anciens rivaux pour la présidence de l’UMP se sont succédé à quelques minutes d’intervalle. Chacun a eu dix minutes pour dire son opposition au texte, chacun dans son style. Offensif pour Jean-François Copé, qui a repris à son compte un argument de Christine Boutin. "Le mariage pour tous existe déjà. Mais on ne peut pas se marier avec n’importe qui. Avec sa mère, son père, ses frères, ses sœurs, pas davantage avec une femme ou un homme déjà marié, avec un mineur et pas non plus avec une personne de même sexe", a lancé le président de l'UMP, déclenchant les protestations de la gauche.
Le président de l'UMP a en revanche recueilli les applaudissements la droite, et même ceux, certes légers, de François Fillon.
Fillon applaudit Cope. Mais comme le dit un confrère "il ne s est pas fait mal aux mains"— Aurélie Herbemont (@aurelherbemont) 30 janvier 2013
Comme à son habitude, François Fillon s'est montré plus mesuré. L’ancien Premier ministre voit dans le texte une "brèche vers la légalisation de la gestation pour autrui". "Le gouvernement ouvre une boîte de Pandore. Nous entrons dans une spirale dont les répercussions pourraient être lourdes", a-t-il insisté.