Mariage gay : ces députés frondeurs

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Plusieurs élus voteront à l’inverse de leurs collègues. Europe1.fr les a identifiés.

Les arguments de leur camp ne les ont pas convaincus. A droite comme à gauche, certains députés iront donc à contre courant de leurs camarades. Alors que le vote solennel se déroule mardi à l’Assemblée nationale, Europe1.fr fait le point sur ces députés "non-alignés".

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Ils voteront oui alors qu’ils auraient dû voter non. L’UMP a beau avoir ferraillé avec acharnement pendant deux semaines, l’unanimité n’existe pas au sein du principal parti d’opposition. Certains ne se cachent pas. C’est le cas de Franck Riester, député UMP de Seine-et-Marne, qui a fait son coming out en 2011. Benoist Apparu, ministre de Logement de Nicolas Sarkozy, l’imitera. "Ce qui m'a convaincu, c'est la nécessaire reconnaissance de l'amour homosexuel et la nécessité de donner un cadre à des enfants qui existent déjà", explique ce proche d’Alain Juppé, qui précise que "pas un député n'est venu [le] voir pour [le] critiquer".

Ils voteront non alors qu’ils auraient dû voter oui. Comme son homologue Christian Jacob, Bruno Le Roux, patron des députés socialistes à l’Assemblée nationale, sait que l’ensemble de ses ouailles ne voteront pas en faveur du mariage pour tous. "J’en compte 3-4 (députés, Ndlr) qui ne voteront pas le texte", prophétisait-il en plein milieu du débat. Il ne s’est pas trompé, même si un seul est jusque là sorti du bois. Jérôme Lambert, député de Charente, a longuement justifié son refus de soutenir ce texte dans La Croix, expliquant notamment que "ce qui [lui] pose problème, c’est la filiation.Le député des Yvelines Jean-Philippe Mallé, suppléant du ministre Benoît Hamon, a lui aussi fait part de son opposition au texte, mais il y a quelques mois déjà. A-t-il été convaincu par les débats?

Au Front de gauche aussi existe un récalcitrant. Dans une interview au Monde datée de juillet, Patrice Carvalho assurait ainsi qu’"avec le pacs, ces gens sont protégés. Un mariage, c'est entre un homme et une femme". Christiane Taubira n’a pas réussi à le faire changer d’avis. Bruno Nestor Azérot, élu du Rassemblement démocratique martiniquais, n'a pas été convaincu non plus, et pourrait même être suivi par d'autres élus d'outre-mer comme Gabriel Serville (GDR, Guyane) ou Alfred Marie-Jeanne (GDR, Martinique).

D’autres laissent encore planer le suspense sur leurs intentions. Bernadette Laclais, députée de Savoie et maire de Chambéry, regrette ainsi la discipline de vote imposée par le PS sur ce sujet. "Je ne remets pas en cause la logique de groupe (…) mais je revendique la liberté de conscience sur la question du mariage pour tous", dit-elle, sibylline sur ses intentions réelles.

Ils font ce qu’ils veulent. Au centre, aucune consigne de vote n’a été donnée. La bataille parlementaire s’est exclusivement jouée entre le PS, aidé parfois par quelques écologistes et communistes, et l’UMP. A l’UDI, qui se considère comme proche du parti de Jean-François Copé, les cadres vont pourtant voter… en faveur du texte. C’est notamment le cas de Jean-Louis Borloo, Jean-Christophe Lagarde et Yves Jego. D’autres élus de l’UDI devraient les suivre.

En habile politique qu’elle est, Nathalie Kosciusko-Morizet a choisi une autre voie. Celle à qui on prête des intentions dans la course à la mairie de Paris a bien compris qu’une prise de position contre le mariage gay pouvait lui jouer des tours dans une capitale réputée "bobo". Alors NKM s’abstiendra. "Ce n'est pas un refus de choisir, mais une abstention militante et engagée. A la fois mon accord pour l'union de deux personnes du même sexe, et ma détermination contre la porte ouverte à la GPA (gestation pour autrui) et la PMA (procréation médicalement assistée)", argumente la députée de l'Essonne. Pierre Lellouche et Edouard Philippe en feront de même. D’autres pourraient suivre, comme Bruno Le Maire, un autre quadra à l’ambition nationale.

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