Mariage gay : l'UMP repart à l'offensive

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Fabienne Cosnay , modifié à
Plusieurs responsables ont demandé dimanche au gouvernement de reporter le projet.

Alors que le projet de loi sur le mariage pour "tous" sera présenté mercredi en conseil des ministres, plusieurs responsables de l'UMP sont montés au créneau dimanche, pour rappeler leur opposition au texte. En leitmotiv, la même argumentation : plutôt que d'afficher une opposition frontale au projet, plusieurs élus UMP ont demandé au gouvernement un report du texte destiné à "prendre le temps de la concertation".

Copé demande des "états généraux"

En première ligne, Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a appelé dimanche François Hollande à reporter l'examen du texte pour que puissent être organisés des "états généraux de la famille". Ce projet de loi a été "incroyablement mal préparé, il n'y a eu aucune concertation", a-t-il commenté, lors de l'émission "Tous politiques" France Inter/Le Monde/AFP. "Il est absolument capital que l'on reporte l'adoption de ce texte à un Conseil des ministres ultérieur, et que l'on organise des états généraux de la famille qui permettent d'avoir un débat de fond sur cette question", a poursuivi, celui qui est entré dans la dernière ligne droite de sa bataille pour l'UMP avec François Fillon.

"On est en train sur ce sujet d'avoir une exacerbation des tensions (...) parce que le temps de la concertation n'a pas été pris par le gouvernement, parce que le gouvernement, sur ce projet de loi, veut passer à la hussarde, rapidement, sans avoir fait l'effort de mettre tout le monde autour de la table", a déploré, de son côté, le député UMP Laurent Wauquiez, invité de l'émission "12/13 Dimanche" sur France 3.

 

Même message adressé, lundi matin, par Xavier Bertrand. Invité de France Inter, l'ancien ministre du Travail a exhorté lundi l'exécutif à ne "pas passer en force" sur le mariage homosexuel, sujet à même de "diviser en profondeur" la société française.

Certains veulent abroger la loi

Si la loi sur le "mariage pour tous" est votée par le Parlement, certains, à l'UMP, envisagent déjà de l'abroger, le jour où la droite reviendra au pouvoir. "Je dis tout de suite que ce n'est pas un texte sur lequel je considère qu'il ne faut pas revenir lorsqu'il y aura une alternance", avait prévenu François Fillon, lors de l'émission Des paroles et des actes" sur France 2. Ce week-end, Laurent Wauquiez, l'un des soutiens du Premier ministre, et le patron des députés UMP, Christian Jacob sont allés dans le même sens, ce week-end.

Une promesse pourtant jugée utopique par Christine Boutin, l'une des plus farouches adversaires du texte. "Il ne faut pas dire ça à nos concitoyens. On ne pourra pas revenir en arrière, on ne peut pas démarier des gens", a assuré, lundi matin, la présidente du Parti Chrétien Démocrate, interrogée sur i>TELE.

Une promesse impossible, reconnaît Boutin

Sur ce point, Christine Boutin n'a pas tort. Celle qui s'était fait connaître du grand public pour son opposition farouche au PACS, sait aujourd'hui qu'il est quasiment-impossible de revenir sur une grande loi sociétale. "On ne revient pas sur des réformes de société comme sur une loi fiscale. A titre d'exemple, la droite n'est pas revenue sur le Pacs alors qu'elle l'avait vigoureusement combattu" fait remarquer le professeur de droit constitutionnel, Didier Mauss, interrogé par France-TV. L'abrogation du "mariage pour tous" poserait aussi une inégalité juridique. Car il serait impossible de revenir sur des unions déjà célébrées puisque par principe, une loi ne peut pas être rétroactive.