L'INFO. "Ça fait trente ans que je siège dans cet hémicycle, je n'ai jamais vu cela". Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement, n’oubliera pas. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la semaine dernière, des députés avaient failli en venir aux mains en plein débat sur le mariage pour tous. Une sanction était envisagée. Elle est tombée.
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Qui sont-ils ? Le bureau de l'Assemblée nationale a décidé, mercredi, à l'unanimité, de sanctionner trois députés UMP. Le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, a annoncé dans un communiqué qu'Yves Albarello, Daniel Fasquelle et Marc Le Fur avaient été sanctionnés par un rappel à l'ordre sans inscription au procès-verbal de l'Assemblée. Parmi ses trois représentants du peuple, l'un occupe une fonction bien particulière, comme le rappelle sur Twitter l’avocat-blogueur maître Eolas :
Rappelons que Marc Le Fur, vice pdt de l'assemblée, fait partie du Bureau de l'assemblée, organe disciplinaire.— Maitre Eolas (@Maitre_Eolas) 24 avril 2013
Une déclaration du bureau de l'Assemblée nationale "rappelant les députés à veiller à leur comportement dans l'hémicycle" sera également lue à l'ouverture de la séance de questions d'actualité du 14 mai.
Pourquoi ils sont sanctionnés. Les trois élus devaient bien s’y attendre. Le président de l’Assemblée nationale, sitôt l’incident éteint, avait été très clair. "Rien ne justifie une espèce de descente avec une menace physique comme celle à laquelle on a assisté", avait lancé Claude Bartolone. "Je présenterai les images de cet incident à la prochaine réunion du bureau (de l'Assemblée, ndlr) et je demanderai qu'il puisse y avoir des sanctions car il y a des choses qui ne peuvent pas être acceptées", a-t-il renchéri.
Trois autres sanctions étaient envisageables : le rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal, la censure et la censure avec exclusion temporaire.Et pour qu’il n’y ait pas de jaloux, un courrier va aussi être envoyé au ministre chargé des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, "demandant aux membres du gouvernement de faire également preuve de retenue dans l'hémicycle".
Fasquelle et Le Fur se défendent. Daniel Fasquelle et Marc Le Fur, deux des trois élus sanctionnés ont réagi à la sanction prononcée, affirmant qu'ils ne se laisseraient "pas intimider". "Nous sanctionner, nous obliger à la censure nous semblent des méthodes d'un autre âge", a jugé Marc Le Fur. Lors du débat sur le mariage homosexuel, pendant "des jours, on nous a répondu :’Cause toujours’, nous posions des questions, on n'y répondait pas et maintenant, on nous dit ‘taisez-vous’!", s'est indigné le député des Côtes-d'Armor.