INTERVIEW E1. "Je voterai en faveur du mariage pour tous". Après "une longue réflexion", Benoist Apparu n'hésite plus. Si l'ancien secrétaire d'Etat au Logement de Nicolas Sarkozy aurait préféré une large union nationale sur le sujet, et continue de penser qu'un référendum aurait été la solution idéale, il votera pour le projet de loi instaurant le mariage gay. Il rejoint ainsi le désormais ex-cavalier seul de l'UMP sur ce sujet à l'Assemblée : Franck Riester.
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"Un reconnaissance de l'amour homosexuel". "Ce que je trouve dommage, c'est qu'on arrive à un tel clivage, on oppose une société à l'autre", avait-il regretté le 16 janvier, pour justifier son hésitation. Mais "la question de la reconnaissance de l'amour homosexuel" dictera finalement son vote, comme il l'explique mercredi sur Europe1. "Pour moi, c'est l'élément le plus important", insiste-t-il.
"Répondre à l'insécurité de 40.000 enfants". "Un enfant, c'est un papa et une maman", ont scandé les opposants au projet de loi, lors de la manifestation monstre du 13 janvier, au côté duquel ont manifesté Jean-François Copé, Claude Guéant ou encore Brice Hortefeux. Mais pour Benoist Apparu, l'argument selon lequel l'équilibre d'un enfant adopté par un couple homosexuel serait menacé ne tient plus. "Il y a déjà 40.000 enfants qui vivent dans des unions homoparentales. Nous ne pouvons pas laisser ces enfants dans l'insécurité qui est la leur aujourd'hui. Le nouveau texte va répondre à cette insécurité là", avance-t-il sur Europe1. "Le texte, sans la PMA que je refuse, ne me parait pas remettre en cause le modèle familial", conclut-il.
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"J’aurais préféré une autre solution". Il ne s'agit pas, pour l'ex-secrétaire d'Etat, de la solution idéale. "J’aurais préféré une autre solution, par exemple un statut de beaux-parents", avoue le député de la Marne au Parisien, ajoutant qu'il a aussi des "difficultés avec l’adoption plénière". Pour autant, il ne comprendrait pas que des maires refusent de marier des couples gays. "La moindre des choses quand on représente le peuple, c’est de respecter la loi", conclut-il dans les colonnes du quotidien.