La porte-parole du collectif anti-mariage homosexuel La Manif pour tous, Frigide Barjot, s'est insurgée vendredi contre l'accélération du calendrier parlementaire estimant qu'un "couperet venait de tomber sur la tête du peuple". "C'est une honte. Les Français ne veulent pas de ce projet de loi et que font-ils? Ils accélèrent", a déclaré Frigide Barjot, au bord des larmes. "Hollande veut du sang, il en aura! Tout le monde est furieux. Nous vivons dans une dictature", s'est-elle emportée, alors que son mouvement, La Manif pour tous, a appelé à manifester dans la soirée à proximité du Sénat, tout comme le mouvement Civitas. "Le président de la République a décidé de nous guillotiner. Si ce (vendredi) soir il fuse des +Hollande démission+, contrairement aux autres fois je n'empêcherais pas les slogans", a-t-elle ajouté.
Le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe, adopté vendredi par le Sénat, reviendra à l'Assemblée nationale dès mercredi prochain en seconde lecture pour les articles votés dans des termes différents par les députés et les sénateurs, a annoncé le ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies. De son côté, le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a estimé vendredi que "le président de la République prend le risque d'une confrontation violente avec les Français" en avançant à mercredi le nouvel examen par l'Assemblée du projet de loi. Cette nouvelle discussion à l'Assemblée ne concernera pas l'article 1er du texte, le plus important, qui ouvre le mariage et l'adoption aux couples de même sexe, et qui a été adopté dans les mêmes termes par les deux chambres du Parlement.