Toute à sa tâche de conquérir de nouveaux électeurs, Marine Le Pen se prépare à avancer ses pions sur des dossiers inhabituels pour elle, et notamment l'écologie. La présidente du Front national en fera même l'un des thèmes du prochain congrès du parti, en novembre. Elle raconte fièrement à qui veut l’entendre qu'elle s’appuie sur le travail d’un économiste, Philippe Murer, qui nourrit le logiciel du FN sur le sujet, et notamment sur la transition énergétique.
Elle s'inspire de Mélenchon. Elle assume aussi quelques emprunts à… Jean-Luc Mélenchon, par exemple sur les thématiques de l'économie maritime et sur l'éolien en mer. Depuis la campagne présidentielle de 2012, l'ancien leader du Parti de gauche s'est en effet beaucoup intéressé à ces sujets. En janvier dernier, il écrivait encore sur son blog vouloir "faire entrer la mer en politique".
Un discours lié au terroir. L'écologie, une lubie passagère pour Marine Le Pen ? Loin de là. Comme souvent, son approche est méthodique. Elle explique elle-même que le FN est identifié sur un discours lié au terroir, et que c’est une forme d’ouverture que de s’emparer de cette approche maritime.
Quadriller le territoire. Concrètement, cela devrait déboucher sur la mise en place d’un "collectif" sur l’écologie et d'un autre sur l’espace maritime français. Ce seront des clubs rattachés au Rassemblement bleu Marine. Des collectifs chargés officiellement de travailler le fond, mais qui seront, en réalité, chargés de quadriller le territoire. Ce qui permettra, prévoit Marine Le Pen, de ramener des électeurs écolos qui ne seraient naturellement jamais venus vers le FN.
Mais attention, la leader frontiste se contentera de rester sur les grands principes. Pas question de défendre une taxe sur le diesel ! Son discours écologiste va rejoindre son discours économique sur le "produire Français". Le but n'est pas de verdir le Front, mais de poursuivre la stratégie consistant à jeter ses lignes dans tous les milieux, sur tous les sujets.