Comme attendu, Marine Le Pen a été réélue dimanche présidente du FN avec... 100% des suffrages exprimés. Lors du congrès de son parti qui se tient à Lyon depuis samedi, la fille de Jean-Marie Le Pen était la seule candidate à la présidence.
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En piste pour un deuxième mandat. Selon les résultats annoncés officiellement, il y a eu 22.329 votants - alors que le FN revendique plus de 80.000 adhérents - dont 22.312 en faveur de Marine Le Pen. Quelque17 bulletins ont en effet été déclarés nuls à l'issue de ce vote par correspondance. Marine Le Pen entame donc triomphalement un deuxième mandat à la tête du parti fondé par son père Jean-Marie Le Pen en 1972. Elle avait été élue en janvier 2011 une première fois lors du congrès de Tours, opposée alors à Bruno Gollnisch.
Les noms des élus du comité central connus. La nouvelle liste des 120 élus au comité central, sorte de parlement interne du parti, est également connue. Cent d'entre eux ont été élus par les adhérents. Outre le top 5, déjà divulgué samedi et dans lequel Marion Maréchal-Le Pen est arrivée en tête, le classement montre notamment la permanence d'historiques du Front national dans le top 20. On y trouve en effet Joëlle Mélin, Jean-François Jalkh, Huguette Fatna, Thibaut de la Tocnaye ou Franck Briffaut. Mais un certain nombre de frontistes plus récents sont aussi élus, tandis que les partisans de Bruno Gollnisch sont peu présents et mal classés. Ces élus au Comité central se réuniront pour élire le bureau politique en fin de matinée, le "gouvernement du parti" comme l'a qualifié Marine Le Pen. En attendant, le FN organise des tables rondes consacrées à l'écologie, la fraude sociale, les libertés numériques ou la frontière.
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Marine Le Pen clôt le Congrès : " Vous avez tout raté" à Hollande et Sarkozy. "Messieurs Sarkozy et Hollande, il vous a été confié un trésor, la France, un diamant, son peuple. Vous avez abîmé l'un et abandonné l'autre!", s'est-elle insurgée."Les seuls qui devraient être encore autorisés à parler de République française, c'est nous!", a-t-elle proclamé, saluée par environ 3.000 adhérents frontistes qui scandaient "On est chez nous".
Dans son discours de clôture dimanche, Marine Le Pen s'est posée en dépositaire de l'idée de République. La patronne du parti d'extrême droite s'est dite inquiète au sujet du chômage, du respect de la laïcité, de la méritocratie, etc.: "La République est démantelée, morcelée, charcutée sur instruction de la Commission européenne.""Chaque communauté religieuse, sexuelle, ethnique essaie de (la) tirer à elle en en faisant craquer un peu plus les coutures", a-t-elle accusé.
Marine Le Pen a assuré que son parti était le seul à avoir "au coeur ce si beau principe: le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple".Outre le "projet fou de l'Union européenne" et "l'idéologie du mondialisme", elle a dénoncé la société "promue" par l'actuel président de la République et son prédécesseur, "injuste et violente", dans laquelle "les compteurs de l'insécurité explosent", "ouvriers et agriculteurs sont livrés à la concurrence sauvage".
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