Reçue à Matignon, le 5 novembre. Samia Ghali, l'éternelle insoumise ? La sénatrice, battue lors du second tour de la primaire socialiste en vue des municipales à Marseille, est bien décidée à mettre la pression sur le gouvernement. Invitée jeudi matin sur Europe 1, l'élue marseillaise a annoncé en exclusivité avoir obtenu un rendez-vous téléphonique avec Jean-Marc Ayrault qui aura lieu cet après-midi et qui sera suivi "d'un rendez-vous à Matignon, le 5 novembre". Au menu des discussions : l'aide de l'Etat à la cité phocéenne. "Je réclame l'aide de l'Etat pour Marseille, c'est une condition indispensable de rattraper notre retard notamment sur les transports", a martelé Samia Ghali, jeudi sur Europe 1. L'élue des quartiers Nord veut notamment obtenir un engagement du gouvernement sur les moyens financiers apportés à Marseille. Avec en toile de fond, la réconciliation de la gauche marseillaise en vue des municipales qui est en jeu.
Ghali a perdu mais ce n'est pas un échec. Samia Ghali a visiblement du mal à digérer sa défaite contre son adversaire Patrick Mennucci. Comme Ségolène Royal lors de la présidentielle de 2007, la sénatrice se refuse à parler d'"échec". "Ce n'est pas un échec. Quand vous avez 10.000 personnes sur 23.000 qui votent pour vous, ce n'est pas un échec", a expliqué la sénatrice. "J'ai défendu des valeurs que je renie pas et cette campagne a été, malgré tout un succès. Beaucoup de ceux qui ont voté pour moi vivent dans les quartiers populaires, j'en suis fière, j'ai porté leur parole, je ne les trahirai pas", a t-elle ajouté.
Mennucci... pas encore. Samia Ghali est évidemment revenue jeudi sur Europe 1 sur son ralliement sous conditions au vainqueur Patrick Mennucci. La sénatrice refuse encore d'apporter un soutien net et précis au député. Rappelant qu'elle avait posé cinq conditions à son ancien adversaire, Samia Ghali a indiqué "que les choses allaient dans le bons sens". Mais pas de consigne de vote claire dans l'immédiat : "je dis juste qu’aujourd’hui nous sommes dans une bonne avancée". "J'espère et je ferai ce qu'il faut pour que Patrick Mennucci gagne : pour qu'il puisse gagner, il y a des conditions. Si je le soutiens et que tout ça n'existe pas derrière, nous ne gagnerons pas la mairie, a mis en garde la sénatrice.
Elle est libre, Samia Ghali. "Il n'y a rien qui m'intéresse personnellement, je ne défends pas une posture, une place, je n'ai rien à demander, je me sens libre", a encore déclaré Samia Ghali. Des propos non sans rappeler, une nouvelle fois, ceux tenus par une certaine Ségolène Royal. "Je demande pour Marseille et les marseillais, je veux que notre future majorité de gauche fasse de la réduction de la fracture Nord/Sud une priorité", a-t-elle expliqué.
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