Sale ambiance chez les socialistes marseillais. Samia Ghali, qui est arrivée en tête du premier tour de la primaire dimanche, a été violemment attaquée par Marie-Arlette Carlotti, ministre des Personnes handicapées, arrivée seulement troisième de cette consultation. Celle qui était la favorite des sondages a accusé son adversaire de "clientélisme" et d’avoir mis en place une organisation "paramilitaire", avec notamment des bus pour convoyer ses électeurs. Alors, lundi matin, c’est la sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône qui riposte. Et plutôt vertement.
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"Elle ne doit s’en prendre qu’à elle-même". Samia Ghali a d’abord attaqué à son tour Marie-Arlette Carlotti. "Si les Marseillais l’ont sanctionnée, elle ne doit s’en prendre qu’à elle-même, et doit se poser les vraies questions, à savoir si elle a réellement été une bonne ministre ou pas", a ainsi affirmé la sénatrice de Marseille. "Qu’elle soit amère, je peux le comprendre, mais il ne faut pas dépasser les bornes. Elle est ministre. Qu’elle reste à sa place. On a le devoir de se tenir correctement. Elle a été rappelée à l’ordre. Et moi je la rappelle à l’ordre pour dire ‘stop !’"
Les minibus ? Du "covoiturage" ! Samia Ghali a ensuite répondu sur l’accusation d’avoir affrété des minibus pour permettre à ses soutiens d’aller voter. "Je n’air rien acheté du tout. C’est insulter les plus de 5.000 Marseillais qui ont voté (pour moi)", a-t-elle d’abord lancé, avant d’assumer : "C’est dans mes comptes de campagne. Je suis allée chercher les électeurs partout, pas seulement dans les quartiers Nord. Si le transport à Marseille fonctionnait correctement un dimanche... Je n'ai pas choisi de mettre un bureau par arrondissement. Je m'y suis plié et je m'organise, c'est normal, avec du covoiturage pour permettre à tous ceux qui ont signé mes parrainages de se rendre au bureau de vote ! Ce n'était pas facile", a-t-elle précisé.
Elle s’appuie sur la Haute autorité. Enfin, la sénatrice s’appuie sur la Haute autorité des primaires socialistes, dirigée par l’avocat Jean-Pierrre Mignard, qui n’a trouvé rien à redire. "S’il y avait eu quoi que ce soit, la Haute autorité aurait pu le déclarer. Il n’y a pas un seul recours qui a été déposé. Il y a les paroles ensuite il y a les actes. S’il y avait quelque chose de tangible, la Haute autorité l’aurait saisi", a affirmé Sami Ghali. "Jean-Pierre Mignard a considéré que c’était une pratique tout à fait normale. Alain Fontanel, qui n’est pas n’importe qui au PS (secrétaire national aux fédérations, ndlr) a lui aussi considéré que c’était normal", a-t-elle énuméré, avant d’oser une comparaison avec le président américain. "Obama a eu une campagne de proximité où il est allé chercher les gens, on n’a pas dit qu’il faisait du clientélisme".