C'est un déplacement sous haute tension. Le ministre de l’Intérieur a débuté lundi matin une visite à Marseille sur le thème de sa sécurité, très cher à Nicolas Sarkozy en cette période de campagne électorale. Six mois après l’installation d’un préfet chargé de la sécurité, Alain Gardère, dans la cité phocéenne, Claude Guéant vient défendre le bilan du président... et au passage le sien. Pas facile alors que la cité phocéenne a été le théâtre en une petite semaine de cinq homicides par armes à feu.
Une présence policière "plus efficace"
Lors de son premier rendez-vous de la journée, Claude Guéant a échangé sur les questions de sécurité lors d'une une table ronde avec des commerçants et des responsables d'associations. "La présence policière est beaucoup plus visible et beaucoup plus efficace, s'est réjoui Claude Guéant. "La sécurité quotidienne s'est améliorée, les Marseillais le disent", a-t-il souligné. Selon Claude Guéant l'application des heures supplémentaires et l'emploi des réservistes a permis un gain de 30.000 "jours de travail de police" par an dans la cité phocéenne. Par ailleurs, le ministre a déclaré qu'il y avait "189 policiers de plus à Marseille depuis mai 2011", date de sa première visite dans la ville.
Concernant la question des règlements de compte, Claude Guéant s'est voulu offensif. "La lutte est engagée et nous la gagnerons" a déclaré le ministre de l'Intérieur. A quelques jours d’intervalle, la semaine passée, deux règlements de compte dans des cités de la ville ont en effet coûté la vie à quatre personnes, toutes tuées à l’arme de guerre, certainement des kalachnikovs. Samedi au petit matin, un patron de boîte de nuit a été abattu par deux clients, armés, à qui il refusait l’entrée de l’établissement. Cinq meurtres qui ont servi le discours de Marine Le Pen, venue dimanche à Marseille dénoncer l’échec de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité.
"Nous avons obtenu des résultats à Marseille"
Pourtant, de l’avis de Claude Guéant, les choses se sont améliorées dans le chef-lieu de la région Paca. La "délinquance du quotidien (...) était une préoccupation à Marseille comme dans d'autres villes. Nous avons obtenu des résultats, à Marseille notamment", a assuré le ministre sur RTL lundi matin. "Personne à Marseille ne vous dira que la situation du centre-ville s'est aggravée, (…) tout le monde dit : ‘la situation a changé, nous nous sentons rassurés pour ce qui est de notre sécurité quotidienne’", a-t-il affirmé.
L’hôte de la place Beauvau a bien admis qu’"il y a un grand banditisme qui demeure, ancré sur les trafics de drogue avec une nouvelle génération de criminels, plus jeunes que dans le passé". Mais il a, là encore, défendu son bilan. La délinquance générale "a baissé de 0,87% et les atteintes aux personnes de 5,22%" dans les Bouches-du-Rhône en 2011 par rapport à 2010, selon lui.