Les assouplissements proposés par Benoît Hamon sont jugés "insuffisants" par la Ville qui réclame un moratoire.
L'INFO. Le conseil municipal de Marseille a demandé lundi au gouvernement un moratoire sur la réforme des rythmes scolaires qui doit être appliquée partout à la rentrée 2014, la Ville s'inquiétant du "poids qu'elle fait peser sur les finances". Roland Blum, adjoint au maire chargé des Finances, a chiffré le coût de la réforme à "25 millions d'euros", somme nécessaire pour recruter des animateurs dans les 445 écoles communales, renforcer le personnel municipal et organiser les activités.
"Quelques efforts insuffisants". "L'erreur" a été de "prendre une telle décision, qui concerne les 36.000 villes de France, sans vouloir passer par le Parlement de la République (...) C'est une faute politique que d'avoir voulu passer en force", a déclaré le sénateur-maire UMP Jean-Claude Gaudin, qui n'a jamais caché son hostilité vis-à-vis de cette réforme. Si l'élu a salué les assouplissements proposés par le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon, avec la possibilité de rassembler les activités périscolaires dans une seule demi-journée, il a estimé que ces "quelques efforts" étaient "insuffisants". "Quand l'Etat impose aux communes une charge supplémentaire, il doit la restituer par ailleurs, ce qui n'est visiblement pas le cas", a dénoncé Jean-Claude Gaudin.
"Pas l'intention de se laisser embrigader". La municipalité réclame par conséquent un report dans l'attente "des solutions sur la compensation financière intégrale" des dépenses engagées. Et "si le gouvernement n'accepte pas le moratoire, on ne mettra pas en oeuvre la réforme. On n'a pas l'intention de se laisser embrigader dans une affaire qui peut conduire à des déficits publics abyssaux", a assuré à l'AFP Roland Blum, adjoint au maire chargé des Finances.