Trois jours après la mort d’Antoine, 15 ans, tué par un riverain alors qu’il cambriolait le local d’une société, le ministre de l’Intérieur a répondu à la demande des élus marseillais. Claude Guéant a annoncé jeudi un renfort de 139 policiers dans la ville.
Le décès brutal de cet adolescent "n'est que le dernier d'une série qui est trop longue", a déploré le ministre, qui a rencontré le maire UMP Jean-Claude Gaudin, des élus et des policiers. "Si depuis 2002, la délinquance a reculé à Marseille, elle a reculé de 7% seulement, alors que sur l'ensemble du territoire elle reculait de 17%.(...) Nous devons réagir fortement", a-t-il assuré.
Des policiers patrouilleurs
C’est pourquoi il a annoncé l’affectation de 100 policiers, entre le 1er juillet et le 1er septembre, à la police d'agglomération qui doit être mise en place. Aux mêmes dates, 39 autres fonctionnaires renforceront la police judiciaire. Ces effectifs s'ajoutent à ceux promis par le prédécesseur de Claude Guéant, Brice Hortefeux. Il avait annoncé en novembre - après le décès d'un jeune de 16 ans abattu dans une cité - le renfort de cinq agents de renseignement sur l'économie souterraine, de deux unités de force mobile et de 117 adjoints de sécurité, dont l'arrivée s'achèvera en juin.
Claude Guéant a également affirmé qu’il voulait aussi faire de Marseille un site pilote pour l'expérimentation des "patrouilleurs", dont la mission est d'augmenter "la visibilité des policiers en tenue" et de "mieux prendre en compte les attentes de la population". Il a par ailleurs assuré avoir demandé au Garde des Sceaux de créer dans la Cité phocéenne, où la délinquance des mineurs est importante, un centre éducatif fermé.
Un financement de la vidéosurveillance
Dernière annonce. Le ministre a affirmé que 300 caméras seraient installées à Marseille en 2012. Le fonds interministériel de prévention de la délinquance financera, a-t-il dit, à hauteur de 50% le renforcement de la vidéosurveillance en ville. Le maire, Jean-Claude Gaudin, s'est dit "satisfait".
Mais côté syndicats, le compte n'y est pas. "Nous sommes satisfaits de la prise en compte du ministre de la spécificité marseillaise. Nous craignons seulement que ce ne soit pas suffisant et que le manque d'effectifs se fasse encore plus sentir dans les mois à venir", a réagi David-Olivier Reverdy, secrétaire régional adjoint du syndicat Alliance. Pour Unité police SGP-FO (premier syndicat) et Alliance, qui décomptent 3.700 effectifs dans le département, contre 5.000 pour le ministère, il manque entre 250 et 400 policiers à Marseille.