Ça chauffe chez les socialistes marseillais. L’entre-deux tours de la primaire, censée désigner le candidat PS à la mairie centrale, est en train de tourner à l’aigre entre d’un côté Samia Ghali, arrivée en tête du premier tour avec 25% des voix, et… presque tous les autres. Un front est en fait en train de se mettre en place pour favoriser la victoire de Patrick Mennucci, arrivé deuxième dimanche dernier avec près de 20% des voix.
Trois sur quatre pour Menucci. D’abord, et c’est le plus frappant, presque tous les candidats malheureux du premier tour soutiennent désormais Patrick Mennucci. Cela a très vite été le cas de Marie-Arlette Carlotti, favorite des sondages, et qui a dénoncé le "clientélisme" de Sami Ghali. Henri Jibrayel (3,71%), a lui aussi rapidement fait part de son choix. Eugène Caselli, qui pèse tout de même 16,57%, a attendu mercredi et une conférence de presse au côté d’un certain… Patrick Menucci pour annoncer son choix. Finalement, seul Patrick Masse (14,29%), député des quartiers Nord, ne s’est pas rallié. Mais il ne soutient pas Samia Ghali pour autant, laissant "le libre choix à (ses) électeurs de voter en conscience".
.@Masse2014 J'ai décidé de laisser dimanche prochain libre choix aux électeurs qui m'ont fait confiance au 1er tour. #primairescitoyennes— Christophe Masse (@C_Masse13) October 15, 2013
Pour Le Roux, Mennucci "est le meilleur candidat". Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée, n’a pas non plus caché sa préférence. "Mennucci est un député du groupe qui fait du bon travail. C'est vrai que je pense qu'il est le bon candidat, le meilleur candidat", a déclaré l’élu de Seine-Saint-Denis. Avant de temporiser, un peu tard : "mais en même temps, je ne vote pas à Marseille, je vais laisser le débat s'opérer." Difficile de ne pas penser que Bruno Le Roux relaie là une pensée en vogue chez les socialistes parisiens.
"Tu es le candidat de Paris". C’est d’ailleurs la thèse défendue par Samia Ghali et son angle d’attaque pour sa campagne du second tour. "Tu es le candidat de Paris, de Matignon", a lancé Samia Ghali à son adversaire lors d’un débat diffusé mardi soir sur France Bleu Provence. "Eugène Caselli exécute les ordres reçus par Matignon", avait-elle déclaré auparavant à la presse, alors qu'elle effectuait une visite de terrain dans le 8e arrondissement, à la sortie d'une école. "Si Eugène Caselli reçoit des coups de fils qui lui font oublier toutes ses querelles avec Patrick Mennucci, je considère que ça se passe à Matignon. Mais les deals, c'est justement ce que détestent tous les Français", a martelé Samia Ghali, en dénonçant "les arrangements d'appareils".
Seule jusqu’au bout ? Samia Ghali n’a d’ailleurs pas exclu de ne pas se rallier à Patrick Mennucci si celui-ci l’emportait. "Ça dépendra de son attitude pendant la dernière ligne droite, et du parti socialiste et du gouvernement", a-t-elle prévenu.
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