Militants et sympathisants socialistes sont appelés aux urnes, dimanche à Marseille, pour départager les six candidats PS en lice pour représenter le parti à la rose aux élections municipales de 2014. Pour déboulonner l’indéboulonnable Jean-Claude Gaudin, maire UMP de la cité phocéenne depuis 18 ans, le Parti socialiste espère surfer sur cet exercice démocratique qui avait si bien réussi à François Hollande en 2012. Mais qui sont ces "surfeurs socialistes" ? Europe1.fr vous les présente.
Marie-Arlette Carlotti, la ministre
Elle est incontestablement la plus connue de tous les candidats, et donc la grande favorite des sondages. La ministre déléguée aux Personnes handicapées et à la Lutte contre l'exclusion veut "tourner la page de l'immobilisme" de l'ère Gaudin. Pour cela, elle peut s’appuyer sur sa victoire face à l’UMP Renaud Muselier lors des dernières élections législatives de juin 2012. Mais aussi et surtout sur sa présence au gouvernement, qui lui confère un statut particulier. Une proximité à double tranchant : les électeurs déçus du mandat Hollande pourraient lui faire porter le chapeau, à titre symbolique.
Patrick Mennucci, le bateleur
Le principal adversaire de Marie-Arlette Carlotti, c’est lui. Agé de 58 ans, le député-maire du premier secteur de Marseille veut faire fructifier son action sur le terrain, lui qui est élu dans la cité phocéenne depuis 1983. Désormais, c’est l’Hôtel de ville qui est dans son viseur. Ce fort en gueule à la voix impressionnante, directeur de campagne de Ségolène Royal en 2007, n’a pas mâché ses mots à l’encontre de l’encombrant et omniprésent Jean-Noël Guérini, dont il réclame la démission du conseil général et son exclusion du PS…. alors qu’il a été son directeur de campagne en 2008. Dans son programme, "les 133 actions pour l’avenir de Marseille", Patrick Mennucci donne la priorité à ce qu’il considère comme l’un des “grands échecs de la mairie sortante” : l’école.
Samia Ghali, la rebelle
Elle est un peu l’étoile montante des socialistes marseillais. Un sondage du JDD l’a même placé en seonde position derrière Marie-Arlette Carlotti. « La courageuse », comme elle se décrit dans son slogan de campagne, s’est fait connaître du grand public en demandant l’intervention de l’armée dans les zones sensibles de Marseille. Des zones qu’elle connaît bien pour avoir grandi dans les quartiers Nord de Marseille. Entrée en politique à 16 ans, Samia Ghali, qui en a aujourd’hui 45, a gravi les échelons politiques jusqu'à la conquête de la mairie du 8e secteur, mais aussi un poste de sénatrice en 2008. Son franc-parler, ses formules crues, font d’elle une challengeuse. Son credo : la sécurité et la fin du clientélisme.
Eugène Caselli, l’hésitant
A Marseille, on l’appelle "brushing". Eugène Caselli, ce n’est pourtant pas qu’une coupe de cheveux. Patron de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône depuis 2004, il a aussi emporté, à la surprise générale, la présidence de la Communauté urbaine de Marseille contre le favori UMP, Renaud Muselier. Mais dans la course à la candidature socialiste pour les municipales, il part de (très) loin, lui qui a même été jusqu’à remettre en question l’utilité de cet exercice démocratique au cœur de l’été. Sa demande à Manuel Valls de placer l’ensemble de la ville en Zone de sécurité prioritaire (ZSP) l’a fortement isolé. Tout comme sa demande d’utiliser des drones de surveillance au dessus de Marseille. Largué dans les sondages, il se murmure même à Marseille que "brushing" pourrait jeter l’éponge avant même le début du match.
Christophe Masse, la voix de Valls
Sur le plan national, il est inconnu. A Marseille, beaucoup moins. Fils et petit-fils d’hommes politiques, l’ancien député, battu en 2007 et 2012 aux élections législatives, âgé de 49 ans, est désormais le puissant patron du principal bailleur social de la ville, 13 Habitat. Il est aussi conseiller général des Bouches-du-Rhône, conseiller municipal de Marseille et conseiller communautaire de la Communauté urbaine Marseille Provence Métropole. Son leitmotiv : "je serai le candidat de l’ordre". Son positionnement sur les Roms en est un exemple. Le 1er octobre, alors qu’il présentait les grandes lignes de sa candidature, il a ainsi déclaré, comme l’a relevé un blogueur de Mediapart : "ils ne peuvent pas s'intégrer parce que ce n'est pas dans leur nature."
Henri Jibrayel, "monsieur 0%"
Député des quartiers nord de Marseille depuis 2007, Henri Jibrayel, 62 ans, se présente comme l’homme du peuple face aux élites politiques locales, lui l’ancien ouvrier et employé des PTT. Un positionnement qui, pour le moment, a du mal à se confirmer dans les intentions de vote, où l’ancien syndicaliste d’origine libanaise, plafonne à… 0%. "Où sont passés mes électeurs?", s’est-il récemment interrogé, se disant toutefois "motivé et déterminé à aller jusqu'au bout".