C’est le premier pavé dans la mare socialiste. Après la tempête provoquée au sein du Parti socialiste par l’arrestation samedi soir de Dominique Strauss-Khan, le député PS Claude Bartolone a appelé au rassemblement derrière Martine Aubry, mercredi sur son blog.
Dans ce texte, le président du Conseil général de Seine-Saint-Denis n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat. Pour lui, exit les primaires au sein du parti, la candidate naturelle est toute trouvée.
"La seule à pouvoir incarner cette stabilité, cette unité et cette légitimité aujourd’hui, c’est sa première secrétaire", écrit-il. "C’est cette légitimité qui peut nous épargner de départager dans le cadre d’une primaire que beaucoup ressentaient comme un atout mais qui deviendrait alors un handicap des candidats que nous estimons tous mais qui sont unis par le même projet et qui n’incarnent en rien des lignes politiques différentes", estime-t-il.
"Pour faire vivre la décence et la patience, les socialistes doivent à présent répondre à l’immense besoin de sécurisation des Français, et singulièrement du peuple de gauche", souligne Claude Bartolone alors que Dominique Strauss-Kahn, inculpé de tentative de viol aux Etats-Unis, est en détention provisoire. "L’heure du rassemblement et de l’unité a sonné. Comme jamais auparavant", affirme le dirigeant du PS.
"Pas plus de candidats qu'il n'en faut"
Pour autant, l’annulation des primaires n’est pas à l’ordre du jour rue de Solférino. Officiellement, du moins. Martine Aubry ne peut pas accélérer le calendrier avant la comparution de Dominique Strauss-Kahn vendredi devant le Grand Jury à New York, mais beaucoup la poussent à se lancer dans la course.
"Il faut maintenir les primaires mais nous espérons, pour ce qui est des parlementaires se reconnaissant dans la démarche de Martine Aubry, que l’unité et le rassemblement se feront autour de son nom et de sa candidature", a affirmé Olivier Dussopt, le benjamin de l’Assemblée nationale. "C’est sûr que quand on en appelle à l’unité et au rassemblement, l’idée c’est qu’il n’y ait pas plus de candidats qu’il n’en faut, pas plus de divisions qu’il n’en faut tout simplement".
François Hollande, chouchou des sondages
Cependant, Ségolène Royal et François Hollande sont bien décidés à rester en lice. Ce dernier, en campagne depuis des mois, monte dans les sondages. Il espère bien récupérer les strauss-khaniens devenus orphelins politiquement.
Quand à la première concernée, elle préfère temporiser et souhaite respecter un "délai de décence". "Je répondrai le moment voulu", a répété Martine Aubry, qui se retrouve désormais en première ligne.