Vers un retour de Laurent Fabius à Matignon ? Les cadres de la majorité le reconnaissent : le ministre des Affaires étrangères fait bien partie des pistes de François Hollande pour remplacer l'actuel Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en cas de remaniement. Et la carte Fabius est même en haut de la pile, selon Caroline Roux, éditorialiste d'Europe1.
"Un homme d’État". "Il est une solution. Si François Hollande a un problème avec sa majorité, il tiendra les troupes", assure un éléphant du PS. "Avec lui, les ministres, même les plus fortes têtes, auront un patron", reconnait-il. Les barons de la majorité, fatigués de l'improvisation et du psychodrame permanent, lui reconnaissent en effet deux qualités essentielles : la connaissance de l'appareil d’État et l'autorité.
L'hypothèse faisait sourire il y a quelques mois mais elle est désormais prise au sérieux. Même l'un de ses rivaux pour le poste lui reconnaît un atout maitre : "il est un homme d’état". Et dans la catégorie de ceux qui y croient, un élu Vert ironise : "en nommant Fabius à 67 ans, François Hollande, au moins, ne se crée pas un adversaire pour 2017".
D'autant que l’ancien premier ministre a pacifié ses rapports avec François Hollande. En privé, il dit souvent "je suis le ministre de François Hollande". Son portefeuille ministériel, les Affaires étrangères, le conduit d'ailleurs à co-piloter en direct avec le chef de l’Etat, sans passer forcément par la case Matignon.
"Pas une forte attente". Mais, rappelez-vous, Laurent Fabius avait déjà laissé fuiter dans la presse qu’on lui avait proposé et qu’il avait refusé le prestigieux poste. Et c'est ce qu'il dit encore aujourd'hui à ses proches. Un de ses amis confie d'ailleurs qu'il a cessé de réunir ses amis politiques, les "Fabiusiens". Ce qui, dans la galaxie socialiste, veut dire qu’il a renoncé à se porter candidat.
Et "il n’y a pas non plus une forte attente de Fabius, ni dans la majorité, ni dans l’opinion", assure de son côté un jeune député PS qui rappelle qu'il avait 7 ans en 1984, quand Fabius était à Matignon. C'est vrai qu'il y a mieux pour donner une image de renouvellement. Comme le résume Caroline Roux, "on en est à trouver normal d’évoquer le retour de Fabius à Matignon, de Ségolène Royal ou encore de Martine Aubry. Au gouvernement, il ne manque plus qu’à rappeler DSK pour refaire la dream-team de Lionel Jospin".