L’un est d’extrême - gauche. L’autre est un proche du président. Jean-Luc Mélenchon et Alain Minc se sont pourtant mis d’accord, mercredi soir le plateau d’Expliquez-vous, l’émission d’Europe 1 et i-Télé, sur la possibilité d’une réélection de Nicolas Sarkozy en 2012.
Dire que Sarkozy est déjà battu conduira "au désastre"
"Est-ce que Nicolas Sarkozy peut être élu ? Oui évidement !", a d’abord lancé Jean-Luc Mélenchon. "Ce que j'ai entendu à gauche - que ‘Nicolas Sarkozy était déjà battu’, que ‘l'affaire est réglée’ - est vraiment d'une suffisance inouïe. C’est stupide", a insisté le candidat du Front de Gauche. "Nous n’avons qu’à commencer la campagne, comme cela pour nous retrouver avec un désastre", a-t-il asséné.
"Si la gauche perd, ce qui est tout à fait possible, mon ami Nicolas Sarkozy sera réélu", a ironisé, pour sa part, Alain Minc, économiste proche du chef de l'Etat, avant de préciser : "Ce que je veux dire par cette boutade, c’est que le projet socialiste et les dérapages aberrants sur le nucléaire, etc., font, qu’avec un discours peu crédible, la gauche peut vraiment perdre une élection qu’autrement le désir d’alternance, que l’on retrouve dans tous les pays, devrait lui permettre de gagner".
2012 n'est pas "une élection à la papa"
Reste que "nous n’allons pas vers une élection à la papa. Mais vers un grand tumulte. C’est la saison des tempêtes. La situation est explosive", a pronostiqué le leader du Front de Gauche. Evoquant la mise en garde à vue d’un ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, dans l'affaire Karachi, Jean-Luc Mélenchon a précisé son propos : "Ces affaires touchant les politiques finiront dans un ’qu’ils s’en aillent tous’. Viendra alors la révolution citoyenne, je l’espère, ou une contre-révolution Front national".
"Les boules puantes sont, en effet, un cadeau pour le FN", a acquiescé Alain Minc. Selon un sondage CSA publié mercredi, Marine Le Pen est créditée de 18% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Le candidat socialiste (dans l’hypothèse Hollande ou Aubry) serait en tête avec 28-27% des suffrages, devant donc Nicolas Sarkozy et ses 24 %. Jean-Luc Mélenchon stagne lui à 6% des intentions de vote.