Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, affirme dans un entretien à l'hebdomadaire catholique La Vie qu'il "ne se moque pas de la foi, car la foi est une brûlure", tout en se disant attaché à "de la distance en politique avec l'Eglise". "Je veux de la distance en politique avec l'Eglise. Mais je ne me moque pas de la foi. Car la foi est une brûlure. Elle vous laisse des marques que vous gardez toute votre vie", déclare le député européen à l'hebdomadaire sorti jeudi en kiosque.
Le candidat dit éprouver "une jubilation à discuter avec des gens qui ont la foi". "Ils se situent dans un espace comparable au mien, dans un domaine plus grand que soi. Nous partons de la même idée : aucun d'entre nous ne peut être heureux dans un océan de malheur", explique-t-il. Affirmant avoir "plus de facilité à parler avec des chrétiens qu'avec des traders", d'autant qu'il a été "enfant de choeur", récitant "la messe en latin", Jean-Luc Mélenchon dit à propos des catholiques : "Je les connais comme ma poche. Je lis les encycliques, moi, et je dois être le seul à gauche à le faire!"
"Je suis un adversaire de l'Eglise catholique en tant qu'acteur politique, du cléricalisme, pas de la foi. La foi est une affaire strictement personnelle. Elle n'a pas à intervenir dans le domaine public", soutient-il. L'ancien ministre rappelle que dans sa campagne, il "évoque la tradition chrétienne, saint Martin qui partage son manteau, pour l'opposer aux chrétiens des croisades de Mme Le Pen". "Il y a le choix entre deux types de christianisme. Celui qui partage est le bienvenu chez nous", déclare Jean-Luc Mélenchon, qui se présente en "laïque héritier des Lumières". Le philosophe de formation est l'auteur d'un opuscule paru en 2008 "Réplique au discours de Nicolas Sarkozy, discours de Latran", dans lequel il fustigeait la conception de la laïcité du chef de l'Etat.