Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de gauche, a dénoncé vendredi "une grossière manipulation en cours" des instituts de sondages, les mettant au défi "pour l'honnêté" de "donner les données brutes et les coefficients de redressement" de leurs études. Dans un communiqué intitulé "la grosse manipe!", M. Mélenchon a réagi aux récents sondages dont celui de l'Ifop pour France Soir créditant Marine Le Pen de 19 à 20% d'intentions de vote si le premier tour de la présidentielle de 2012 avait lieu dimanche, et Dominique Strauss-Kahn de 63% des intentions de vote au second tour face à Nicolas Sarkozy.
Pour le candidat du Parti de gauche à l'investiture du Front de gauche, "les instituts de sondage relaient une campagne de communication destinée à diluer le pays politique dans les fantasmes". "Fantasme d'un candidat PS muet qui ferait des scores inouïs. Fantasme d'une extrême droite de confort qui menacerait de passer en tête du premier tour".
"Comme à chaque élection, les instituts veulent gagner de l'argent en organisant un spectacle qui est la négation de la politique. Directement liés à l'oligarchie du pays, les instituts tuent le débat politique au seul profit du spectacle. Ils fabriquent une scène arrangée qui veut égarer le peuple", a-t-il ajouté. Il a souhaité que la proposition de loi des sénateurs UMP Hugues Portelli et PS Jean-Pierre Sueur, adoptée à l'unanimité au Sénat, mais à laquelle s'oppose le gouvernement, puisse être examinée "rapidement" par les députés.