Dans le sillage de l’Humanité, qui affichait mardi en Une une photo de Nicolas Sarkozy à côté d’un cliché du maréchal Pétain, ou du leader du PCF Pierre Laurent, qui évoquait "des relents de pétainisme", Jean-Luc Mélenchon a évoqué la période de Vichy pour s’en prendre violemment à Nicolas Sarkozy. Le président sortant a ainsi été accusé de chercher à tout prix à rallier les électeurs du Front national, quitte à renoncer à des valeurs républicaines.
"La phrase qui consiste à dire : ‘se faire traiter de fasciste par un communiste est un compliment’ est une reprise mot pour mot de Pierre Laval le collabo, de la même manière que parler de fête du travail et dire que c'est le ‘vrai travail’, c'est mot pour mot le texte de l'affiche du Maréchal Pétain en 1941", a asséné l'ex-candidat à la présidentielle (11,1%) vendredi sur France inter. "Lui, il sort des mots, des phrases, des expressions qui sont directement tirés de la collaboration, pourquoi le fait-il? A qui parle-t-il? A qui veut-il inoculer ce poison?", s’est interrogé Jean-Luc Mélenchon.
Battre Sarkozy, "ouvre de salubrité publique"
"Comme c'est le cas dans d'autres pays d'Europe", Nicolas Sarkozy "est en train d'extrême droitiser la droite", a poursuivi l'eurodéputé, citant le cas de la Hongrie où le Premier ministre, Viktor Orban, "un ancien libéral, est devenu un nationaliste autoritaire". "La situation est d'une gravité exceptionnelle", a estimé l’ancien socialiste. "Le sujet c'est donc de battre Nicolas Sarkozy" et de "distribuer le contre-poison à la tâche abominable" du candidat UMP qui est, selon lui, "d'opposer les Français entre eux".
Jean-Luc Mélenchon a donc insisté sur la nécessité de faire battre Nicolas Sarkozy. "C'est une oeuvre de salubrité publique", a-t-il lancé. Et "je ne veux pas que, si peu que ce soit, on vienne dire que nous ayons posé un problème pour battre Nicolas Sarkozy", a ajouté le leader du Front de gauche. Ce dernier a toutefois précisé qu’il ne ferait pas de meeting commun avec François Hollande. "Ce serait totalement contre-performant", a-t-il jugé. Clémentine Autain, porte-parole du FG, a d’ailleurs affirmé au JDD.fr que son leader ne se rendrait pas au grand meeting de François Hollande dimanche à Bercy.
Nathalie Kosciusko-Morizet a rapidement réagi, en appelant à François Hollande. "Je demande formellement à François Hollande de condamner les déclarations malheureuses de l'ex-candidat du Front de gauche. Jean-Luc Mélenchon bafoue la mémoire des femmes et des hommes qui en ont été les victimes", écrit la porte-parole de Nicolas Sarkozy dans un communiqué. "Comment les socialistes et leur candidat, habituellement si prompts à s'offusquer, peuvent-ils rester silencieux face aux propos orduriers de leur allié d'extrême-gauche ?", ajoute-t-elle.