Ce que la mairie de Marseille a refusé à Jean-Luc Mélenchon, la préfecture des Bouches-du-Rhône lui a accordé. Le candidat du Front de gauche (FG) pourra bien organiser le 14 avril une manifestation et un meeting sur les plages du Prado, dans la cité phocéenne, après le feu vert préfectoral datant de jeudi. "Après quatre jours de discussions avec le préfet, la préfecture a accepté que la manifestation ait lieu du rond-point du Prado à la plage du Prado", s’est-il félicité jeudi avant son meeting de Toulouse. "Ce sera donc bien ‘plage au peuple’", s'est-il réjoui, détournant le slogan "place au peuple" du FG.
"La droite prend peur"
Le 20 mars dernier, la mairie de Marseille avait signifié au mouvement qu'elle lui refusait la tenue d'un meeting sur les plages du Prado. "C'est une position de principe de la Ville de Marseille. Les plages du Prado n'ont pas à accueillir de meetings politiques, cela ne s'est jamais fait. Il n'y a rien contre M. Mélenchon, la position du maire aurait été identique pour n'importe quel autre candidat", a assuré Laure-Agnès Caradec, adjointe au maire chargée des espaces verts.
Face à cette explication, Jean-Luc Mélenchon s’était montré pour le moins sceptique face à ce qu’il avait qualifié "d’arguments de mauvaise foi". "La droite sarkozyste qui veut nous empêcher de nous rassembler", avait-il dénoncé lors d’un déplacement à Massy, dans l’Essonne. "La seule explication de cette décision, c'est que la droite prend peur devant la progression" du Front de gauche, avait-il analysé.
"On sent un engouement"
Finalement, Jean-Luc Mélenchon a donc eu gain de cause. Son rassemblement est prévu à 14h30 au rond point du Prado. Les manifestants battront ensuite le pavé sur l'avenue éponyme, où sont les sièges des banques, jusqu'aux plages où un meeting du candidat est programmé à 16 heures.
Après le succès du meeting de Toulouse jeudi soir, où 70.000 personnes, selon le Front de gauche, sont venues sur la place du Capitole, les organisateurs du meeting de Marseille espèrent au moins égaler cette performance. "On sent un engouement. Je suis interpellé tous les jours par des gens qui ont envie d'en être", a affirmé Pierre Dharréville, le secrétaire PCF des Bouches-du-Rhône.