Toulouse, Paris et maintenant Marseille. Jean-Luc Mélenchon, organise samedi après-midi un grand meeting dans la cité phocéenne. Le candidat du Front de gauche compte bien réussir un nouveau coup de force, après ses grands rassemblements de la Bastille et du Capitole, qui avaient mobilisé plusieurs dizaines de milliers de personnes.
Jean-Luc Mélenchon, désormais entre 13 et 17% dans les sondages, entend faire "plage au peuple" à Marseille samedi après-midi. Le candidat du Front de gauche qui détourne ainsi son slogan "place au peuple", investira la plage du Prado. Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau attendues pour ce troisième meeting en plein air en moins d'un mois.
Dans la cité phocéenne, une ville "bigarrée, mélangée", "symbole d'ouverture" vers la Méditerranée, le possible troisième homme de la présidentielle, toujours au coude à coude avec Marine Le Pen, abordera son thème de la "République sociale", lors d'un discours prévu vers 16h00. Auparavant, après une partie musicale à 14h00, Clémentine Autain, de la Fédération pour une alternative sociale et écologique et Pierre Laurent du PCF doivent intervenir.
Un meeting compromis
Mais son intervention était loin d'être assurée. Depuis le mois de janvier, le candidat du Front de gauche tentait de trouver un terrain avec la municipalité de Marseille pour que le meeting se déroule comme convenu. Après avoir imposé ses conditions, Jean-Claude Gaudin, le maire UMP de la ville, a accepté que le meeting se déroule devant la plage du Prado.
"Jean-Luc Mélenchon m'a compliqué la vie", reconnaît l'élu. Ce dernier n'hésite pas à prendre un papier et une feuille pour expliquer le programme. Le podium se dressera donc face à la mer comme le souhaitait le candidat du Front de gauche. Mais plus question de défiler sur l'avenue du Prado, siège de plusieurs banques.
"Je ne veux pas que l'on bloque les Marseillais pendant plusieurs heures un samedi après-midi. Ce n'est pas acceptable. Nous avons proposé à Jean-Luc Mélenchon de tenir sa réunion ailleurs. 'Non, je ne veux pas payer', a-t-il répondu. Heureusement que les autres candidats à l'élection présidentielle n'ont pas eu les mêmes exigences", commente Jean-Claude Gaudin.
"Un esprit manifestif"
Dans l'autre camp, la lecture du feuilleton est différente. Pour Pierre Dharrèville, secrétaire départemental du PC, le maire UMP a voulu couper une dynamique. "Je ne suis pas très certain que l'image que nous allons donner sur cette grande plage de Marseille correspond exactement à l'image que l'équipe de Jean-Claude Gaudin a essayé de façonner de cette ville : une ville avec des hôtels trois étoiles. Mais Marseille est une ville populaire", estime-t-il.
Parmi les militants mobilisés, beaucoup de salariés d'entreprises menacées auront sans doute la tentation de manifester. "Les gens seront là dans un esprit manifestif", abonde Pierre Dharrèville.