Sa nomination a été confirmée mardi, à l'issue du Conseil des ministres, par la ministre de l'Economie, Christine Lagarde. Le socialiste Didier Migaud va succéder à Philippe Séguin, mort le 7 janvier dernier, à la tête de la Cour des comptes.
Après plusieurs semaines de rumeurs, l’exécutif a donc tranché. En désignant un socialiste à ce poste, Nicolas Sarkozy poursuit sa politique d’ouverture, à quelques semaines des régionales. Didier Migaud, jusqu’alors député de l'Isère et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, est apprécié pour son professionnalisme tant à gauche qu'à droite. Même s'il n'a pas mâché ses critiques contre le chef de l'Etat au cours des derniers mois.
Une lourde succession
"Je mesure l'honneur qui m'est fait ainsi que l'importance et la sensibilité de cette fonction. La Cour des comptes est une institution ancienne aussi prestigieuse qu'indispensable pour notre République", a réagi Didier Migaud après l’annonce de sa nomination. Il a immédiatement tenu à saluer la mémoire de Philippe Séguin, pour qui il avait "respect, considération et sympathie". "Je sais combien il sera difficile de lui succéder. Mais, comme lui, j'entends exercer cette fonction avec le souci de respecter et faire respecter les compétences et le rôle de la Cour des comptes", a-t-il ajouté.
"Un choix historique"
Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, n’a pas hésité à parler de "choix historique". Beaucoup plus prudent, Jean-François Copé, le patron des députés UMP, a commenté à propos de cette nomination : "C'est difficile pour moi de qualifier de bonne ou de mauvaise nouvelle les nominations. Il faut juger en fonction de l'action telle qu'elle sera conduite". "A force d'ouvrir les fenêtres, on va attraper des courants d'air", s'est inquiété quant à lui le villepiniste Jacques Le Guen.
Le socialiste Jack Lang a félicité pour sa part Didier Migaud pour son "heureuse nomination", y voyant un "geste fort d'ouverture intellectuelle et politique". Henri Emmanuelli a de son côté regretté que "son ami" Didier Migaud ait "accepté" sa nomination. "La politique dite d'ouverture n'a qu'un seul objectif : brouiller les cartes et troubler l'électorat de gauche", a-t-il commenté.