François Hollande et Martine Aubry sont prévenus. Ils devront se montrer très convaincants pour s’attirer les faveurs du troisième homme du premier tour de la primaire socialiste. Fort de ses 17%, Arnaud Montebourg s’est en effet montré pour le moins exigeant lundi soir, au moment de poser ses conditions en vue d’une éventuelle consigne de vote. Eventuelle, car le député de Saône-et-Loire n’a pas exclu de s’abstenir de toute consigne si d’aventure ses demandes n’étaient pas satisfaites.
"Je préfère des engagements clairs et écrits"
"J’ai bien l’intention de demander aux deux impétrants de faire savoir quelles sont leurs intentions sur la reprise du contrôle de la finance, sur le protectionnisme européen, que je défends, sur la lutte contre la corruption", a prévenu Arnaud Montebourg au Journal télévisé de France 2. Quant à la forme : "je leur ai annoncé que j’allais leur écrire dans une lettre que je vais rendre publique. C’est nécessaire de procéder ainsi, c’est la 6e République en acte. Ils me répondront par écrit, et nous rendrons publics ces échanges. Je préfère des engagements clairs et écrits, au vu desquels les centaines de milliers de citoyens pourront consulter mes demandes, et leurs réponses."
Il sera alors temps de prendre une décision. "Je rendrais une position au vu du débat qui se tiendra mercredi soir et des réponses que les deux candidats impétrants aurons faites à celui qui a été dans cette campagne le porte-parole de ceux qui se sentent piétinés par l’économie", a déclaré Arnaud Montebourg. Mais le troisième homme a poussé l’exigence jusqu’à menacer de ne pas trancher. "C’est une hypothèse que je n’exclus pas", a-t-il lancé.
"Ils ont le même projet"
Et là, Arnaud Montebourg a tapé fort. "Je ne sais pas s’ils sont capables, l’un comme l’autre, de se dépasser aux-même et d’aller vers les Français qu’ils n’ont pas convaincus", s’est-il interrogé. "Pour moi, ce sont les deux faces d’une même pièce. Martine Aubry et François Hollande sont les héritiers d’une même tradition politique. Ils ont le même projet. Ils défendent une vision de la gauche que nous avons connue depuis 20 ans. Mais s’ils veulent obtenir un geste de ma part, il faudra certainement qu’ils renoncent à un certain nombre de recettes gestionnaires du passé qu’ils ont défendues dans leur campagne."
Arnaud Montebourg a tout de même assuré qu’il serait derrière le candidat désigné. "Je soutiendrai de toute façon le vainqueur dimanche soir prochain. Quoiqu’il arrive. Par loyauté, par patriotisme de parti", a-t-il assuré. Après ses propos précédents, la précision semblait nécessaire.