Le nouvel homme fort du PS, Arnaud Montebourg n'a pas encore décidé entre François Hollande et Martine Aubry pour le second tour de la primaire. Invité d’Europe 1 mardi, le député de Saône-et-Loire a laissé planer le suspense, mais il a expliqué en fonction de quels critères il donnerait une consigne de vote.
Priorité aux orientations politiques
Martelant que "l’Europe est la seule zone dans le monde qui ne contrôle plus la finance", Arnaud Montebourg a expliqué que pour décider entre les deux candidats, "ce qui compte, ce sont les orientations politiques (…) pas les tempéraments". "Je ne pense pas que ce soit une question de plus à gauche ou pas plus à gauche", a-t-il par ailleurs précisé, alors que certains jugent les idées de Martine Aubry plus compatibles sur le fond avec celles du député de Saône-et-Loire.
"Je ne sais pas ce que je ferai avec mes amis", a ajouté Arnaud Montebourg qui doit écrire une lettre à François Hollande et Martine Aubry pour qu'ils fassent savoir quelles sont leurs intentions. Interrogé ce qu'il décidera lorsqu'il aura reçu les réponses aux quatre questions qu'il pose aux finalistes de la primaire, Arnaud Montebourg a assuré qu'il ferait "certainement un choix".
"Ce n'est pas moi qu'il faut convaincre, moi je ne pèse qu’une voix, ce sont les 400.000 Françaises et Français qui se sont reconnus dans mon vote", a aussi expliqué Arnaud Montebourg. "Ce sont des gens qui habitent dans les zones rurales profondes, qui se sentent abandonnés par la République (…) des gens révulsés par la montée de la corruption dans notre pays", a-t-il ajouté. Le député PS n’avait pas exclu lundi soir de s’abstenir de toute consigne si d’aventure ses demandes n’étaient pas satisfaites.
Montebourg, "rempart contre le lepénisme"
Arnaud Montebourg a par ailleurs expliqué le succès de sa candidature. D'après lui, la "démondialisation" qu'il prône a séduit au-delà de la gauche. "J'ai obtenu la soutien de gens y compris à droite, (...) ma candidature a été une forme de rempart contre le lepénisme, ou du moins contre sa progression dans l’électorat de gauche", a-t-il estimé. "Je défends une certaine grandeur de la République, surtout sa respectabilité et le fait que la politique puisse encore servir à quelque chose", a-t-il conclu.