C'est le ministre du Redressement productif en personne qui le dit dans une interview à paraître au Journal du Dimanche. Arnaud Montebourg prévient sans détour que le gouvernement pourrait rencontrer des échecs en matière de réindustrialisation. "Nous encaisserons certainement des échecs mais il faut tout tenter (...) y compris les solutions les plus audacieuses", explique le nouveau ministre, interrogé sur les menaces de fermetures de sites.
Une série de rencontres
L'occasion pour le ministre d'annoncer qu'il recevra "la semaine prochaine (...) les salariés de Petroplus" (raffinerie de Petit-Couronne près de Rouen qui doit redémarrer son activité pour six mois) et se rendra "auprès de ceux de Fralib", dont l'usine de Gémenos, dans les Bouches-du-Rhône doit être évacuée par ses salariés le 1er juin prochain sur demande de la justice.
Réaction de l'ex-ministre de l'industrie Christian Estrosi, sur Twitter :
Pour des secteurs en difficulté comme le raffinage ou la sidérurgie, Arnaud Montebourg plaide au passage pour des "solutions viables et durables". Le ministre "ne considère pas que les batailles sont perdues d'avance. Elles n'ont encore pas commencé", assure-t-il. Celui-ci lancera d'ailleurs "dans quelques semaines un appel à tous les Français de bonne volonté pour qu'ils nous apportent leurs idées" pour la "reconstruction de notre appareil productif", "grande cause nationale", indique-t-il.
Le ministre prédit de nouveaux plans sociaux
Arnaud Montebourg a consacré samedi son premier déplacement à une usine détruite dans un incendie en Saône-et-Loire, appelant à la "mobilisation générale" et prédisant de nouveaux plans sociaux. "Nous sommes en état de redressement et de mobilisation nationale", a-t-il déclaré devant le site Sicavyl de Montchanin, évoquant les "750.000 emplois industriels" disparus en France en dix ans et annonçant des temps difficiles pour l'après-scrutin.
Selon lui, "les plans sociaux qui ont été mis au congélateur pendant la période électorale sont en train de ressortir, comme l'avait annoncé le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque", dans une interview donnée à Libération le 30 avril.