Le contexte. Arnaud Montebourg n’est pas connu pour avoir sa langue dans sa poche. Dimanche, invité de France Inter, il en a une nouvelle fois fait la démonstration. Dans son viseur, le président de la commission européenne, qui avait eu l’outrecuidance, selon le ministre du Redressement productif, de taxer la France de "réactionnaire" pour avoir défendu son exception culturelle. "José Manuel Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité. Il est le carburant de Beppe Grillo (le comédien et homme politique italien, NDLR)", a taclé Arnaud Montebourg.
>> A LIRE AUSSI : Pour Montebourg, Barroso est "le carburant du FN"
>> Pour Caroline Roux, l’éditorialiste politique d’Europe 1, « le flingueur Montebourg, s’inscrit dans un combat idéologique, celui que souhaite mener le PS aux européennes. »
Un porte-voix… Après les attaques virulentes du PS contre Angela Merkel, et la sortie de François Hollande contre Bruxelles, invitée à se mêler de ce qui la regarde, cette attaque d’Arnaud Montebourg est dans la droite ligne d’une tendance lourde au Parti socialiste : en finir avec les politiques d’austérité menées par la chancelière allemande et le patron de la Commission européenne. Les élections européennes approchent, et le ministre du Redressement productif a profité de cette déclaration de Barroso pour lâcher ses coups.
… qui a oublié qu’il était ministre ? Entendre l’aile gauche du PS vitupérer contre Bruxelles, soit. Rue de Solferino, on est convaincu qu’il faut vite lancer la campagne des Européennes de 2014. Objectif : stigmatiser les droites européennes pour leur faire porter le chapeau de la rigueur. Mais est-ce le rôle d’un ministre en exercice ? Alors que François Hollande doit user de trésor de diplomatie pour s’entendre avec Angela Merkel, et que Pierre Moscovici doit mettre les formes pour négocier avec la commission, Arnaud Montebourg flingue sans réserve. Le premier est un ministre socialiste, quand le second un socialiste ministre…