Nadine Morano a effectué une nouvelle sortie de route verbale. Mercredi, interrogée dans Le Parisien sur la série de France 2 Les hommes de l'ombre, la ministre de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle en a profité pour tacler Eva Joly, la candidate d'EELV à l'élection présidentielle.
"Le problème d'Eva Joly ne vient pas que de son accent, c'est aussi physique. On sent du coup qu'il n'y a pas de communicant derrière", a-t-elle notamment dit, avant d'égratigner au passage Ségolène Royal, qui, en 2007, était "allée jusqu'à la médecine esthétique et la correction dentaire". Pour justifier ses propos, Nadine Morano poursuit dans l'interview accordée au quotidien en disant qu'elle a "toujours refusé les cours de médiatraining... c'est peut-être un tort".
"Attaques rances et révélatrices"
"Ce que dit Nadine Morano m'est complètement égal", a d'abord réagi la candidate écologiste d'origine norvégienne. "Je vis en France depuis 50 ans, mes enfants son français, mes racines sont françaises, j'ai choisi la France par amour, et je suis française. Mais quand vous n'êtes pas né dans quelque arrondissement au centre de Paris, ou si vous n'avez pas fait les grandes écoles, vous ne comptez pas", a-t-elle ensuite déploré.
Eva Joly critique ce "problème de mépris social" qui consiste en "l'exclusion de tous ceux qui ne sont pas bien nés". Cécile Duflot, la chef de file d'EELV a demandé sur Twitter que prennent fin ces "attaques rances et révélatrices". "Notre énergie est inentamée pour défendre une idée de la démocratie", a ajouté Cécile Duflot sur le site de micro-blogging.
Morano n'a "rien contre Eva Joly"
Invitée d'Europe 1 mercredi matin, Valérie Pécresse a défendu sa collègue du gouvernement. La porte-parole du gouvernement a indiqué "qu'elle ne participerait pas au Morano Bashing. On est extrêmement sévères avec Nadine Morano", a-t-elle estimé.
Plus tard dans la matinée, la ministre de l'Apprentissage a tenu a apporté des précisions sur l'emploi de ces mots. "Je n'ai rien contre Eva Joly que je respecte en tant qu'adversaire politique. Quand je parle de son physique, je veux dire l'aspect physique, sa façon de se présenter face aux photographes, aux caméras. En tant que femme on est scrutée du matin au soir. Il faut faire attention à ses chaussures, à son brushing, à l'image qu'on renvoie, à l'aspect vestimentaire. On sent qu'il n'y a pas de communicant derrière elle, c'est tout ce que j'ai dit", s'est-elle défendue.
Visiblement agacée par cette polémique, la ministre a ensuite exprimé sa colère sur son blog : "maintenant ça suffit ! Je dis aux journalistes qui déforment nos propos et cherchent la polémique, que ce sport national devient insupportable pour les responsables politiques comme pour nos concitoyens".