L'ex-ministre est candidate aux législatives en Meurthe-et-Moselle.
En Meurthe-et-Moselle, Nadine Morano part favorite au premier tour des législatives, mais la présence du Front national dans une triangulaire au second tour pourrait lui être fatale.
L'ex-ministre de l'Apprentissage, proche de Nicolas Sarkozy, se représente dans la 5e circonscription, celle de Toul, où Marine Le Pen avait recueilli plus de 24% des suffrages à la présidentiel le 22 avril dernier.
"Arrêtons de parler du péril FN"
"Nous avons à parler à tous les Français. Arrêtons de parler du péril FN. J'ai à parler de sécurité, d'immigration", martèle Nadine Marano, lors de ces déplacements de campagne. "Je suis proche des gens, fille d'ouvrier, je sais ce que c'est que le travail", insiste encore celle qui revendique le bon score de Nicolas Sarkozy dans ce territoire - près de 53% des suffrages au second tour -, la seule circonscription du département où il est arrivé en tête.
"Cela n'est pas aussi simple : en 2007, en tant que députée sortante, elle avait recueilli un score médiocre, deux points de moins que Nicolas Sarkozy un mois plus tôt", tempère toutefois Etienne Criqui, professeur de sciences politiques à l'Université de Lorraine à Nancy, qui estime "difficile de faire un pronostic". "Quelle est la cote d'amour de Nadine Morano, la réalité de son implantation ?", s'interroge le politologue, qui rappelle l'échec de l'ex-ministre aux municipales de Toul, en 2008.
"La possibilité d'une triangulaire pourrait être fatale"
"Si l'on se fie aux dernières échéances électorales depuis deux ans, le bloc des gauches peut être supérieur à celui des droites", observe encore Etienne Criqui. "La véritable inconnue est celle de la possibilité d'une triangulaire : le cas échéant, elle pourrait être fatale à Madame Morano", fait valoir le politologue. Il suffirait en effet que deux tiers des électeurs de Marine Le Pen à la présidentielle votent pour le candidat Front national, Olivier Prugneau, pour que celui-ci se maintienne au deuxième tour de la législative.
Cet enseignant, qui se définit comme "gaulliste de gauche", s'était fait connaître il y a dix ans en tant que secrétaire départemental du MRC de Jean-Pierre Chevènement. Candidat malheureux aux législatives en 2002, il avait ensuite soutenu le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan pour la présidentielle de 2007, avant de rallier le parti d'extrême droite.
Ses prédécesseurs frontistes dans cette circonscription avaient toutefois peiné à convaincre : en 2002, le candidat du FN aux législatives n'avait recueilli que la moitié des voix qui s'était portées sur Jean-Marie Le Pen un mois plus tôt.