"Je vous ai réuni au coeur de ma Normandie natale pour vous faire part de ma décision d'être candidat à la présidence de la République", a-t-il déclaré devant ses partisans, le Pont de Normandie en arrière plan. "Certains jugeront que cet engagement est audacieux et il est audacieux", a poursuivi l'ancien ministre de la Défense. "Je suis entré en politique parce que j'aime servir et que j'ai des valeurs. Ce sont ces raisons qui me poussent aujourd'hui aujourd'hui à être candidat à la présidentielle", a-t-il conclu.
"Nous savons qu'une autre France est possible" :
Crédité dans les sondages de 0,5 à 1% des intentions de vote, Hervé Morin a placé sa candidature sous le signe de la "vérité, de la modernité, du progrès et de l'égalité". Les mauvais sondages ? "Mais François Bayrou était parti de très bas avant d'atteindre près de 19% en 2007", observe-t-il. Isolé ? "Valery Giscard d'Estaing m'a dit: j'ai fait campagne avec moins d'une dizaine d'hommes déterminés, volontaires et courageux. J'ai retenu cette expérience d'un homme qui a réussi".
Morin appelle à la "résistance"
Evoquant le débarquement de 1944 en Normandie, Hervé Morin a également appelé "à la résistance" contre "le conformisme, le fatalisme et le pessimisme" et contre "les candidats des haines et des peurs", sans citer le FN. "Il existe un chemin entre l'idéalisme béat et le repli sur soi", a-t-il dit en défendant "la diversité comme atout" et une "remondialisation" qui intègrerait "la réciprocité dans l'ouverture des marchés" ou "la taxation des mouvements de capitaux".
Se posant en défenseur "des classes moyennes négligées par les politiques", il a ensuite énuméré ses priorités sur l'école, la santé, la défense des PME et une Europe fédérale. Se présentant comme le candidat "des idées neuves", il s'est prononcé pour une "TVA emploi" (TVA sociale, ndlr), une égalité salariale homme-femme sous peine de sanction financière" ou "l'allongement de l'année scolaire" pour pouvoir consacrer "les après-midi à des activités artistiques ou sportives".
17 parlementaires affichent leur soutien
Dès l' annonce de sa candidature, dix-sept parlementaires du Nouveau centre ont apporté leur soutien au président de leur parti. Dans un communiqué, ces parlementaires se disent "fiers" qu'Hervé Morin "s'engage, devant les Français, à reprendre le flambeau historique de l'UDF et à porter ses valeurs et ses idées".
"Il serait inconcevable que notre famille du centre, qui représente l'un des grands courants de la vie politique française, ne soit pas représentée à l'élection majeure de la Ve République", écrivent-ils alors que la candidature d'Hervé Morin divise leur parti. Pour eux, "la candidature d'Hervé Morin est nécessaire et s'inscrit dans le prolongement de ce que nous avons construit ensemble depuis quatre ans à ses côtés tant au Nouveau Centre, qu'à l'Assemblée nationale, au Sénat et au Parlement européen".
Ils soulignent qu'il appartiendra "aux adhérents du Nouveau centre de confirmer l'investiture (de M. Morin) lors du Congrès du parti qui se tiendra au début de l'année prochaine". Parmi les signataires du communiqué figurent Jean-Marie Cavada, député européen et porte-parole du NC, les députés Charles de Courson Jean Dionis du Séjour les sénateurs Daniel Dubois, Jean-Léonce Dupont et Catherine Morin-Desailly.