Samedi matin, et au lendemain de la libération sur parole de Dominique Strauss-Kahn, lors d'une audience surprise, Pierre Moscovici était l'invité d'Europe 1. Ce proche de Dominique Strauss-Kahn ne lui a pas parlé ces dernières heures, mais l'a eu au téléphone "il y a peu de jours", sans lui donner d'information sur la possibilité d'un tel coup de théâtre.
"Il faut comprendre qu'on a à faire à un homme qui, il y a six semaines, était directeur général du FMI et peut-être candidat à la présidentielle, et dont la vie a été chamboulée par cette affaire", estime-t-il. "Cet homme pense d'abord à recouvrer la liberté et son passeport, puis la liberté de penser, puis la liberté de parler. Il me paraît tout à fait raisonnable d'avoir un peu de décence, l'affaire n'est pas finie, nous sommes encore dans le temps judiciaire", a-t-il rappelé.
Alors qu'il a apporté cette semaine son soutien à François Hollande, candidat à la primaire socialiste, Pierre Moscovici n'a pas du tout souhaité aborder les conséquences politiques des dernières révélations sur l'affaire. "Je vous dis que le temps politique n'a pas commencé, il y a une personne pour laquelle ça n'a pas commencé, c'est Dominique Strauss-Kahn, c'est ce que je sens de manière intime, profonde, étant son ami depuis trente ans". Concernant son soutien à François Hollande, il a affirmé : "Dominique Strauss-Kahn, qui était mon candidat de coeur, s'est trouvé hors jeu. Jusqu'à ce coup de théâtre, tout le monde pensait que ce serait très long, pourquoi voulez-vous que des acteurs politiques s'abstiennent d'avancer ?"
Interrogé sur son souhait de voir DSK revenir dans la course à la présidentielle, il a simplement répondu : "il y a un retour de Dominique Strauss-Kahn que je souhaite, c'est son retour à la liberté".