La campagne présidentielle s'intensifie et chaque camp redouble d'efforts pour soutenir son candidat. Invité du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France, Pierre Moscovici, le directeur de campagne du socialiste François Hollande a estimé que le président-candidat Nicolas Sarkozy faisait "une campagne à l'américaine".
Sarkozy "n'arrive pas à convaincre les Français"
"C'est de la com'. C'est extraordinairement artificiel", a-t-il jugé. "J'ai même vu que Nicolas Sarkozy avait pris le train. Pendant 5 ans, président de la République, il disait 'on peut pas prendre le train'. Et là tout à coup, il a pris le train, il va à la cantine, il mange des sandwichs et il met un col roulé", a ironisé le député du Doubs. Et ce dernier de poursuivre : "Nicolas Sarkozy joue sur l'amnésie des Français".
A la question "est-ce qu'il (Nicolas Sarkozy) a perdu pour vous ?", le socialiste a répondu : "Non. Il n'a pas perdu parce que c'est un battant. Je crois en revanche qu'il a beaucoup de mal à convaincre les Français".
Le mot 'ouvrier' "n'est pas un gros mot" :
Soulignant que François Hollande "ne feint pas la proximité", le directeur de campagne du candidat socialiste a également tenté d'expliquer l'accélération des déplacements de François Hollande sur le terrain ces derniers jours, notamment auprès des ouvriers. "Il (François Hollande) n'a pas découvert les usines. (...) Pour lui, dans cette campagne, 'ouvrier', non seulement ce n'est pas un gros mot, mais c'est un grand mot et nous devons avoir à cœur de réindustrialiser le pays", a ajouté le député du Doubs.
Hollande "défendra avec force l'agriculture française"
Alors que François Hollande doit se rendre au Salon de l'Agriculture mardi, Pierre Moscovici a affirmé que les agriculteurs seront "un peu mieux défendus" au niveau européen si le candidat PS est élu à l'Elysée, minimisant ses mauvais scores dans les sondages auprès de cet électorat. Le député PS a réfuté que François Hollande participe à un "concours d'heures" en prévoyant d'y passer dix heures mardi.
"L'attachement à la ruralité et au monde paysan n'est pas quelque chose de feint", "ce n'est pas un exercice imposé", et pour François Hollande, "ce sera quelque chose qu'il aime, il vient de cette France là, il est élu d'un département rural" (la Corrèze, ndlr), a poursuivi le député du Doubs à propos de cette visite.
"On sait que les agriculteurs ont une tendance électorale conservatrice" :
"On sait que les agriculteurs ont une tendance électorale conservatrice, ça n'est pas une raison pour ne pas aller vers eux (...) pour ne pas les défendre", a-t-il ajouté alors qu'on lui faisait remarquer les mauvais sondages pour François Hollande dans cet électorat : 14% d'intentions de vote dans une étude Ifop Fiducial, 12% dans une autre d'OpinionWay, contre à chaque fois 40% pour Nicolas Sarkozy. Selon Pierre Moscovici, "un président de la République, François Hollande, défendra avec force l'agriculture française, dans notre pays et à l'échelle européenne".