Le ministre des Finances, Pierre Moscovici, s'est dit mardi très sensible au "ras-le-bol fiscal" ressenti par les citoyens et les entreprises françaises, en confirmant l'objectif de stabilisation des prélèvements obligatoires en 2015. Sur France Inter, il a répété que l'effort de réduction du déficit public porterait l'an prochain à deux tiers sur les économies et un tiers sur les hausses des prélèvements, une proportion inversée par rapport à 2013. Sans donner de détail sur les arbitrages budgétaires pour l'an prochain, il a assuré qu'ils seraient rendus avec pour préoccupation "la justice fiscale, la justice sociale, la justice aussi entre les types d'entreprises".
"Je suis très sensible à ce ras-le-bol fiscal que je ressens de la part de nos concitoyens, qu'ils soient des ménages, des consommateurs, ou qu'ils soient des entreprises, et ça nous l'écoutons", a dit Pierre Moscovici. "C'est la raison pour laquelle, dans le redressement nécessaire, nous inverserons les proportions par rapport à 2013 entre les économies qui doivent être prioritaires et les prélèvements obligatoires qui doivent être aussi peu importants, aussi faibles que possible", a-t-il ajouté. Le budget de la France pour 2014 sera présenté fin septembre.
Selon les orientations présentées en juillet, la France devrait consentir un effort de 20 milliards d'euros en 2014 pour réduire ses déficits. Quatorze milliards d'euros d'économies seraient ainsi réalisées et les prélèvements obligatoires augmenteraient de six milliards. Sur la seule sphère de l'Etat, 9 milliards d'euros d'économies seraient réalisées par rapport à la croissance tendancielle des dépenses. Plus concrètement, le budget de l'Etat hors dette et pensions baisseraient de 1,5 milliard par rapport à 2013. Ces économies passeraient par une maîtrise accrue de la dépense publique, qui ne devraient augmenter que de 0,5% par an en moyenne jusqu'à la fin du quinquennat de François Hollande contre 2% en moyenne sur les dix dernières années