Epauler les maires PS. A six mois des élections municipales et face à la menace d'un vote sanction, François Hollande n'entend pas rester enfermé dans son palais de l'Elysée. Au contraire. Le président veut se montrer sur le terrain, avec en moyenne deux déplacements en province par semaine. Sur le site internet de l'Elysée, on apprend ainsi que le chef de l'Etat se déplacera mardi à Roanne et Saint-Etienne pour une visite placée sous le signe de l'emploi. Samedi, ce sera Chambéry à l'occasion du 120e congrès des sapeurs-pompiers de France.
Cette carte des déplacements n'a pas été choisie au hasard. Même si cela n'est pas dit officiellement, François Hollande, expert en arithmétique électorale après ses dix années passées à Solférino, est entré en campagne pour les municipales. Roanne, Saint-Etienne et Chambéry, trois mairies aujourd'hui détenues par le PS et qu'il ne faut pas perdre en mars prochain.
Remobiliser l'électorat de gauche. Après les législatives partielles du printemps dans l’Oise et dans le Lot où la gauche avait été éliminée dès le premier tour, la cantonale partielle de Brignoles dans le Var constitue un nouvel avertissement pour le PS et confirme la démobilisation de l’électorat socialiste face à un Front national en pleine progression.
>>> Quelles réponses à apporter face au FN ?
Sur le terrain économique. A l'Elysée, on rappelle que l'essentiel se jouera sur les bilans locaux, lors des prochaines municipales. Pas question pour autant, de négliger les enjeux nationaux et le risque d'un vote sanction. La réponse à apporter se situe sur le terrain économique. "C’est l’inversion de la courbe du chômage et la confirmation de la reprise économique qui peuvent nous rapporter de points", avance un proche du président.
Des listes d'union à gauche. Dans la cantonale partielle de Brignoles, comme lors de la législative partielle à Villeneuve-sur-Lot, la gauche n'est pas partie unie dès le premier tour. Dans le Var, le candidat du Parti communiste, Laurent Carratala, soutenu par le Parti socialiste, a obtenu 14,6% des voix, et la candidate d'Europe Ecologie Les Verts, Magda Igyarto-Arnoult, 8,9%. Un effritement des voix dénoncé par le PCF. "Même si le second tour aurait été difficile, EELV porte la responsabilité de la seule présence de l'UMP et du FN", a déploré le parti communiste.
Face à un FN toujours plus présent, l'entourage du président multiplie les mises en garde aux écologistes tentés pas des listes autonomes aux municipales de mars prochain. "Se ranger à des listes d’union, c’est non seulement la meilleure chance de gagner", affirme-t-on à l’Elysée, mais "c’est surtout le meilleur moyen pour la gauche de ne pas se faire éliminer dès le premier tour".