François Hollande a beau être domicilié à l’Elysée, il vote encore à Tulle, son fief. Dimanche, il se rendra donc en Corrèze pour accomplir son devoir citoyen, comme il y a vingt mois à l’occasion des élections législatives. Et il ne sera pas accueilli à bras ouvert, pas même par le maire sortant socialiste, Bernard Combes, pourtant l’un de ses proches. Quant au candidat UMP, il voit dans cette visite un soutien irrégulier à son adversaire.
Combes gêné aux entournures. Pour Bernard Combes, la campagne n’a pas été de tout repos. Le maire de Tulle, qui a succédé dans cette fonction à François Hollande, a dû justifier le bilan du Président auprès d’électeurs sévères. Du coup, l’édile a d’abord cherché à faire oublier qu’il connaît du beau monde à Paris. Dans ce contexte, François Hollande qui déjeunera sur place avec quelques amis - dont Bernard Combes - et envisage même d’accomplir son rituel tour des bureaux de vote dans les villages alentours devient un soutien encombrant. Et Bernard Combes lui fait savoir : "joue-la plutôt discrète, ne donne pas l’impression de faire campagne pour moi, ce n’est pas conforme à ton statut" a-t-il glissé à François Hollande.
"Nous envisageons des actions". Quant à Raphaël Chaumeil, l’adversaire UMP de Bernard Combes, il ne décolère pas face à cette visite à même, juge-t-il, de changer la donne. "Il va faire campagne, immanquablement. Il va sauver le soldat Combes", peste le candidat de droite, interrogé par Europe 1. "On voit bien ici une manœuvre politique. Il n’a conservé à Tulle qu’une chambre de conne, qui était sa permanence de député. On ne voit pas très bien pourquoi ce président de la République, qui est domicilié à l’Elysée, vient encore voter en Corrèze, si ce n’est pour porter secours", explique-t-il, avant de menacer : "il ya une fois encore des manquements qui sont faits au cadre de la campagne des municipales. Nous attendons le résultat des urnes et nous envisageons des actions en invalidité."