Ils ont tous été (ou vont être) suspendus de l’UMP, mais ils n’en ont cure. Ils, ce sont ces candidats aux élections municipales qui affronteront un candidat de leur famille politique. A Paris, ils sont particulièrement nombreux, et tourmentent les nuits de NKM, même si leur poids politique ne devrait pas trop porter préjudice à la candidate officielle. Europe1.fr vous présente 10 de ces frondeurs assumés.
Dominique Tibéri. C’est sans conteste le plus médiatique et le plus virulent des frondeurs. Jean Tibéri, maire du 5e arrondissement depuis 25 ans, souhaitait passer le flambeau à son fils. NKM, elle, a choisi d’investir Florence Berthout. NKM "veut imposer une candidate qui n’a aucun lien avec le 5e, parce que c’est une amie et qu’il faut la recaser. Ce sont des méthodes absurdes. Depuis 1997, le 5e est à gauche et toute personne parachutée est battue : Sarkozy, Fillon… Donc c’est un suicide politique. Mais elle préfère perdre le 5e que de laisser Tiberi, ce qui est une erreur magistrale car Dominique est élu, il a la légitimité", s’est emporté Jean Tibéri sur Europe 1, le 24 décembre dernier.
Charles Beigbeder. Il se veut le fédérateur des dissidents. Proche de Jean-François Copé, le chef d’entreprise espérait une place éligible dans le 12e arrondissement de Paris, puis le 8e. NKM en a décidé autrement dans les deux cas. Depuis, le frère de l’écrivain se répand dans la presse et a même annoncé, mardi, la constitution de listes dissidentes, sous le nom "Paris libéré".
"Le problème avec Charles Beigbeder", avait rétorqué NKM au moment de l’annonce de sa dissidence, "c'est qu'il m'aime trop ou pas assez. Il a fait devant moi, et pendant des semaines, une danse du ventre endiablée pour être sur mes listes. Quand cela s'est avéré impossible, il m'a agonie d'injures."
Marie-Claire Carrère Gée, élue dans le 14e arrondissement depuis 2008 où elle est chef de file de l’opposition municipale, n’a pas digéré le choix de NKM de s’implanter sur "ses" terres. Si elle sait que ses chances sont minces face à l’ancienne ministre, la conseillère de Paris va toutefois batailler, et grignoter quelques voix à sa rivale. "La dissidente dans cette affaire, c’est Nathalie. Pourquoi nous laisserions-nous marcher sur les pieds?", a-t-elle lancé dans le JDD, début juillet.
Géraldine Poirault-Gauvin. Ecartée de la liste du maire sortant du XVe arrondissement, le filloniste Philippe Goujon, la jeune conseillère de Paris Géraldine Poirault-Gauvin ne désarme pas. Cette copéiste compte sur son implantation dans l’arrondissement pour faire entendre sa petite musique. "Je ne suis pas une dissidente dans l’âme mais aujourd’hui, la situation est telle qu'il faut des gestes forts", expliquait-elle au site de 20 Minutes, début décembre.
"C’est moi qui l’ai détectée il y a quinze ans. C’est grâce à moi qu’elle a été adjointe au maire d’arrondissement, conseillère de Paris, conseillère régionale… Aux sénatoriales, elle est partie en dissidence. Depuis, ses attaques contre la mairie du 15e arrondissement sont pires que celles de la gauche", a réagi Philippe Goujon.
Serge Federbusch. Elu conseiller du 10e arrondissement de Paris en 2008, le créateur du blog satirique le Delanopolis ne porte pas NKM dans son cœur. Il a donc décidé de rejoindre la troupe de Charles Beigbeder et affrontera Déborah Pawlik, investie par NKM.
Christian Le Roux. Lui, ce n’est pas Nathalie Kosciusko-Morizet qui lui pose problème, mais Rachida Dati, qu’il ne veut plus voir diriger le 7e arrondissement de la capitale. Dès le début de l’année 2013, il annonce son intention "de fermer une parenthèse qui nous a été imposée sans permettre aux électeurs d'avoir eu un véritable choix". Allusion implicite à au parachutage de la garde des Sceaux d’alors, en 2008.
Michel Dumont. C’est l’autre ennemi de Rachida Dati. L’ancien maire du 7e espère bien récupérer son siège. Comme tous les autres dissidents, il a été suspendu de l’UMP. Une décision qu’il a du mal à comprendre : "je suis très surpris de cette décision de suspension, qui ne m’a pas été communiquée et qui n’a aucun sens puisque je ne suis plus membre de l’UMP. J’ai en effet refusé de renouveler mon adhésion en 2013 après la pantalonnade de l’élection de son nouveau président", expliquait-il au moment de sa suspension dans un communiqué.
Ariane Cerutti.Déléguée de l'UMP dans cet arrondissement sinistré à droite, Arianne Cerutti, après avoir tendu la main au centriste Raoul Delamare (UDI) - que ce dernier a refusée - a finalement rejoint l'alliance proposée par Charles Beigbeder.
Thomas Rebaud et Benjamin Gros. Maire du 17e arrondissement de Paris depuis le 29 mars 2008, Brigitte Kuster va devoir batailler contre deux jeunes loups aux dents longues. Benjamin Gros, responsable des jeunes UMP, et Thomas Rebaud, en charge des jeunes actifs, ne figurent pas sur la liste de la maire sortante, et ils ont moyennement apprécié. Leur menace de constituer une liste dissidente les a conduit à une suspension de l’UMP.
Roxane Decorte. C’est la dernière frondeuse en date. L'accord entre l'UMP, l'UDI et le Modem, l’a laissé sur le carreau. Depuis, l’élue du 18e arrondissement n’a plus de mots assez durs pour parler de NKM :
#NKM a le syndrome du #parachutage étant parachutée dans le 14e elle souhaite le maximum de parachutés partout pour ne pas se sentir seule— Roxane Decorte (@RoxaneDecorte) 2 Janvier 2014
AuJDD.fr, à qui elle a annoncé qu’elle allait "évidemment" constituer une liste, Roxan Décorte confiait la semaine dernière que "Nathalie Kosciusko-Morizet [la] considère comme une femme de ménage, parce qu’[elle] ne fai[t] pas partie de la France des châteaux, de la grande bourgeoisie". C’est donc seule qu’elle va se lancer dans le 18e arrondissement, tenu par Pierre-Yves Bournazel.
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