24h avant de déposer officiellement sa candidature aux municipales, jeudi matin, il ne voulait pas se lancer. Il espérait "une retraite paisible" mais s'est finalement décidé, "par devoir". Le maire sortant de Saint-Christophe-du-Roc, une petite commune des Deux-Sèvres, s'est laissé convaincre par le préfet : il s'est lancé dans la course à la dernière minute et a constitué sa liste de 15 noms, grâce à un porte-à-porte express de 24 heures. La raison ? Il n'y avait absolument aucun candidat à sa succession.
"Je n'avais pas le choix". Claude Bonnin, 75 ans, avait en effet décidé de raccrocher après neuf ans comme maire de Saint-Christophe-sur-Roc, un village d'environ 600 âmes, situé à une vingtaine de kilomètres de Niort. Face à l'absence de candidats, le préfet des Deux-Sèvres, Pierre Lambert, s'est ému et a appelé le maire sortant pour lui expliquer qu'il n'était pas possible qu'aucun citoyen de la commune ne fasse acte de candidature.
"Compte tenu de mon âge, je ne comptais plus me présenter", confie-t-il au micro d'Europe1. "Je pensais pouvoir vivre une retraite paisible avec ma femme, mes enfants et mes petits enfants. Mais le devoir m'appelle", explique-t-il calmement. "Je ne pouvais pas laisser la commune comme ça, errante, la laisser à une délégation spéciale ou fusionner avec une autre commune".
"J'ai pris mon bâton de pèlerin". Le maire sortant s'est donc mis en quête de signatures à inscrire sur sa liste, mercredi à l'aube. "Mercredi matin, je me suis dit : 'il faut faire quelque chose'. J'ai pris mon bâton de pèlerin et dès huit heures du matin, je suis allé frapper aux portes de quelques maisons. J'ai été très bien accueilli", raconte-t-il. Et mercredi à 21h, le désormais candidat à sa succession avait une liste de 15 noms, dont neuf nouveaux.
"J'ai été chez des jeunes qui conviennent potentiellement au niveau de la commune. Ils m'ont tout de suite dit 'oui', certains en couple en plus. C'est formidable cet élan de solidarité et de complaisance à mon égard", témoigne l'élu, avec une pointe de regret, tout de même : "il serait indispensable que des jeunes reprennent le flambeau", conclut-il.