Il y va quand même. Le second tour des municipales à Grenoble donnera lieu à un affrontement entre quatre listes, le candidat du PS Jérôme Safar ayant refusé les propositions d'alliance de son rival écologiste Eric Piolle, arrivé en tête dimanche. Le candidat PS à la mairie de Grenoble, Jérôme Safar, arrivé deuxième avec 25,31% des voix derrière celui d'EELV et du Parti de Gauche, a annoncé mardi qu'il se maintenait au second tour pour "gagner", refusant de fusionner les listes. "Je prends aujourd'hui la responsabilité et la décision de maintenir la liste que je conduis, avec l'objectif clair de gagner pour l'avenir de notre territoire", a déclaré Jérôme Safar à son local de campagne devant des militants.
La patronne des Verts "très déçue". La secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts a aussitôt demandé au PS de retirer son investiture à Jérôme Safar. "Je suis très déçue", "je ne comprends pas", a déclaré Emmanuelle Cosse, pour qui "la réponse sera dans les urnes". "Notre candidat est déterminé à gagner cette ville", a-t-elle ajouté. Grenoble "est la seule ville où nous sommes en tête, je suis désolée que la fusion ne se fasse pas localement", a-t-elle déploré, assurant que les états-majors nationaux PS et EELV étaient favorables à une fusion des listes.
"Pas d'investiture PS". L'une des porte-parole du Parti socialiste a annoncé mardi que la liste de Jérôme Safar ne "bénéficiera pas de l'investiture du PS". "Je suis aussi déçue qu'Emmanuelle Cosse (secrétaire nationale d'EELV, ndlr) par la position des candidats socialistes de Grenoble, d'ailleurs ils ne bénéficieront pas dimanche de l'investiture du Parti socialiste et ils ne pourront pas faire figurer le sigle du Parti socialiste sur leur bulletin de vote et leur matériel électoral", a assuré Laurence Rossignol.
"La déception d'un homme seul". En cas d'alliance, Eric Piolle était quasiment assuré de devenir le premier maire écologiste d'une grande ville de 160.000 habitants."La déception d'un homme seul, Jérôme Safar, ne doit pas remettre en cause l'intérêt collectif. C'est l'avenir des Grenobloises et Grenoblois qui est en jeu", a commenté le candidat écolo dans un communiqué, en appelant "les démocrates, les républicains, les électeurs socialistes et de gauche, tous ceux qui veulent préparer l'avenir" à voter pour elle.
Les coulisses des tractations. Les négociations entre le PS et l'équipe d'Eric Piolle, commencées dans la nuit de dimanche à lundi, ont donné lieu à de longues discussions parmi les socialistes eux-mêmes, partagés entre partisans de la fusion et ceux du maintien au second tour. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault est même intervenu pour rappeler à Jérôme Safar "la nécessité du rassemblement" et tenter de le convaincre de s'effacer. "Ce qui comptait, c'est que le rassemblement s'impose dans la quasi-totalité des villes", indique-t-on à Matignon.
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Ce sera donc une quadrangulaire. Au premier tour, la liste conduite par Éric Piolle, qui rassemblait notamment EELV et le Parti de Gauche, a recueilli 29,41% des suffrages, contre 25,31% pour le candidat socialiste Jérôme Safar, dauphin du maire sortant Michel Destot. L'UMP Matthieu Chamussy est arrivé troisième avec 20,86% tandis que le FN a récolté 12,56% des voix.
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