C'est une demi-surprise. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle, a annoncé samedi à l'AFP qu'elle était candidate à la présidence de l'UMP. L'ex-ministre de l'Ecologie souhaite se poser "en alternative, en troisième voie", face au duel attendu Fillon-Copé.
"Je lance dès la semaine prochaine ma campagne en partant à la recherche des 8.000 parrainages" d'adhérents (requis pour concourir à l'élection à la présidence de l'UMP, en novembre, nldr), précise NKM, au retour d'un déplacement en Corse où elle avait réservé aux militants UMP locaux la primeur de sa démarche. Cette dernière a parcouru un certain nombre de fédérations UMP à travers la France depuis début juillet.
"Dans ma tournée des fédérations, j'ai senti un grand désarroi des militants face à ce qui se présente comme un combat de personnes, quelles que soient les préférences personnelles des militants", ajoute Nathalie Kosciusko-Morizet, réélue de justesse députée de l'Essonne en juin dernier.
"Une démarche apaisante"
A 39 ans, l'ex-ministre voit dans sa candidature "une démarche apaisante", à l'instar de celle qu'avait voulu incarner Alain Juppé, pour éviter "un combat des chefs avant l'heure". "Elle n'est pas du tout dirigée contre l'un ou contre l'autre", insiste-t-elle.
La députée-maire de Longjumeau prévient dans le même temps que "la présidentielle de 2017, ce n'est pas d'actualité aujourd'hui", alors que François Fillon, candidat déjà déclaré, et Jean-François Copé, futur candidat, ont clairement l'Elysée comme objectif.
"Une droite claire avec ses convictions"
Après "La France forte", slogan de campagne du candidat malheureux à la présidentielle, Nicolas Sarkozy, Nathalie Kosciusko-Morizet a lancé mardi "La France droite", soucieuse de représenter "une droite claire avec ses convictions" et "pas conservatrice, au sens où elle serait réactionnaire".
NKM, auteure d'un livre de dénonciation du Front national (Le Front antinational) s'était attirée les foudres de l'UMP au lendemain de l'élection présidentielle après avoir vivement critiqué la stratégie du conseiller Patrick Buisson, jugeant que son objectif était "de faire gagner Charles Maurras" plutôt que l'ex-chef de l'Etat. L'ex-ministre avait, sur Europe1, directement interpellé le patron de l'UMP en juin dernier : "Patrick Buisson est, je crois, conseiller de l'UMP. Je voudrais entendre Jean-François Copé (secrétaire général de l'UMP) sur le sujet". "On a besoin de savoir si la ligne Copé,c'est la ligne Buisson", avait-t-elle expliqué.
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