Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée de l'émission PolitiqueS de Serge Moati sur LCP, en partenariat avec Europe 1 et Dailymotion, est revenue sur la cacophonie qui règne à l'UMP depuis le début de la semaine. Pour sortir de l'impasse et couper court aux polémiques, l'ancienne porte-parole de Nicolas Sarkozy s'est dite prête à repasser par le vote: "Je préfère qu'on repasse par le vote plutôt que d'aller s'éclater sur ces deux écueils" qui sont "la scission" et "le recours en justice", évoqués par le camp Fillon.
Elle a par ailleurs affirmé son soutien à l'initiative d'Alain Juppé, qui a proposé de prendre la présidence d'une instance collégiale chargée de réexaminer "dans un délai de 10 jours" les résultats de l'élection à la présidence de l'UMP. La députée UMP de l'Essonne a rappelé qu'elle avait exprimé depuis longtemps ses inquiétudes sur un duel pour la présidence de l'UMP, regrettant qu'une troisième voie n'ait pu être représentée dans cette élection: "C'était une mauvaise idée d'avoir un duel [...] qui est porteur d'un risque d'un choc frontal [dans lesquels] les arguments personnels arrivent très vite". Et d'ajouter: "quelle que soit l'issue du choix de personnes, le débat sur la ligne n'a pas été tranché, et c'est une bonne chose".
Le débat s'est ensuite prolongé autour de la table avec Nora Berra (fillonniste), Geoffroy Didier (copéiste, initiateur de la Droite forte, motion arrivée en tête du vote des militants), et deux observateurs intéressés, Hervé Morin (UDI) et Florian Philippot (FN). Au cours de ces échanges, Hervé Morin a ironisé sur la pagaille qui règne à l'UMP: "c'est l'expression d'un joyeux bordel... en la matière on a rarement fait mieux !" tandis que Geoffroy Didier et Nora Berra ont tenté chacun de trouver un point d'accord pour apaiser le débat.
Sur l'élection contestée du président de l'UMP, Geoffroy Didier a affirmé que "personne n'a prouvé qu'il y avait des fraudes", se félicitant par ailleurs que sa motion, la Droite forte, soit devenue "le centre de gravité de la droite". Nora Berra a jugé qu'il était "difficile aujourd'hui de donner une légitimité à Jean Francois Copé". Tandis que Florian Philippot, le vice-président du Front National, a considéré que l'UMP a "doublement perdu la tête" car "elle n'a plus de chef et n'a plus de morale", tout en affirmant que "la ligne que défend Geoffroy Didier est respectable". Enfin, interrogé par Serge Moati sur une des propositions de la motion la Droite forte, la "Charte républicaine des musulmans de France", Hervé Morin a fait savoir qu'il pourrait signer cette charte, quel que soit son nom, pointant du doigt des problèmes réels de communautarisme: "Il y a besoin de construire un contrat de confiance avec la communauté musulmane".