Elle se pose en soutien indéfectible du président. A quelques heures de l'annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie s'est installée dans le costume de future porte-parole sans toutefois confirmer sa nomination."Une déclaration de candidature, c'est quelque chose de très personnel qui relie le candidat avec les Français. Donc avant qu'elle soit faite, elle n'est pas faite. (...) Mais elle n'a pas laissé planer le doute : "je ne crois pas que ce soit dans son tempérament d'hésiter".
Premier signe de l'influence de la ministre de l'Ecologie sur le président : l'ouverture du compte Twitter de Nicolas Sarkozy, mercredi matin. Un nouvel outil qui n'est pas pour déplaire à l'une des plus "connectée" du gouvernement. "C'est un moyen direct d'interpellation. Je trouve ça chouette. Je crois savoir qu'il commence et l'idée, c'est qu'il puisse signer N.S. quand c'est lui même qui écrit le message", déclare mercredi sur Europe 1, la maire de Longjumeau.
"La valse à trois temps"
Signe qu'elle entre de plain-pied dans la bataille présidentielle, Nathalie-Kosciusko-Morizet s'est livrée à un long réquisitoire à l'encontre du candidat socialiste qui, selon elle, "prend ses rêves pour des réalités". "Il voudrait que ce soit (l'annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy) un non-événement. Je le renvoie à la vacuité de sa campagne. Ça fait plusieurs mois qu'il est candidat, plus d'un an qu'il est en campagne. Qu'est ce qu'on retient de la campagne François Hollande ?", a fustigé la ministre de l'Ecologie, précisant qu'avec François Hollande, "on est toujours dans une valse à trois temps".
Et de prendre l'exemple récent de la polémique autour de l'absence de communistes en France, lancée par le candidat socialiste dans un journal britannique. "Dans un premier temps, on dénonce la finance comme étant l'ennemi en essayant de rassembler la gauche autour de soi. Deuxième temps de la valse, on essaye de rassurer "la city "avant un voyage à Londres. Manque de pot, les communistes, il y en a encore en France, mais ils lisent la presse britannique. Maintenant, il nous explique qu'il y a encore des communistes, mais ce ne sont plus les mêmes qu'il y trente ans. Ouf !", s'est exclamée, Nathalie Kosciusko-Morizet, ajoutant qu'il a fait de même "pour le nucléaire et les retraites".
"Un déni de réalité"
Quant aux critiques venues de la gauche concernant la reprise tardive de Photowatt, l'usine de production de panneaux solaires, Nathalie Kosciusko-Morizet s'en est à nouveau pris aux socialistes. "Ils sont dans le déni de réalité. Ils voudraient faire campagne en France en oubliant que la France est dans l'Europe, dans le monde, c'est à dire en ce moment dans la crise économique", déclare-t-elle.
Cible de ses critiques : le Parti socialiste mais également les écologistes : "l'écologie souffre de la campagne menée à gauche. Le PS sous-traite l'écologie aux Verts. Aucune proposition chez François Hollande. Et derrière les Verts ne réussissent pas à relever le gant", déclare Nathalie Kosciusko-Morizet avant de tacler la candidate écologiste : "ça serait vraiment dommage que les Français ne retiennent de cette campagne que l'écologie, ce n'est que 2%. Le score d'Eva Joly dans les sondages, ce n'est pas l'écologie en France."
La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet assume clairement sa proximité "intellectuelle" avec le chef de l'Etat. Et notamment, "l'entretien du Figaro Magazine" de samedi qui selon elle, remonte le niveau de la campagne". Avant de conclure : "on passe d'une campagne de polémique et d'invectives à une campagne sur les idées, sur les valeurs."