Crime crapuleux sur fond d'héritage, c'est la conclusion de l'enquête sur la disparition d'Anthony Ashley-Cooper, un aristocrate anglais installé sur la Côte d'Azur. Son corps, décomposé, a été retrouvé en avril 2005 au fond d'un vallon à Théoule-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Lord Shaftesbury avait disparu cinq mois avant. Dans ce dossier, le parquet de Grasse a vite ciblé deux suspects et décidé le renvoi devant les assises de Jamila, troisième et dernière épouse du comte anglais, et de son frère Mohamed, 43 ans, de deux ans son cadet. Le mobile de leur association qui a conduit à l'élimination de l'aristocrate était de l'empêcher d'annuler une donation en faveur de l'épouse dont il voulait se séparer. Un pactole composé d'un terrain évalué plus de sept millions d'euros que lord Shaftesbury possédait en Irlande et qu'il a légué par testament à Jamila au moment de leur mariage en 2002. Un luxueux appartement à Cannes, une propriété dans le Gers ainsi qu'une rente de 7.000 euros mensuels faisaient en outre partie de l'héritage que l'épouse, délaissée pour une quatrième conquête, ne voulait apparemment absolument pas perdre. Mohamed M'Barek a longtemps nié avoir tué le lord anglais pour finalement reconnaître sa mort "accidentelle". Mort par étranglement, selon l'enquête. "Une bagarre qui a mal tourné", a-t-il avoué, "une intimidation, juste pour faire peur. Il n'a jamais été question de tuer". "Cette histoire est en fait l'exécution d'un contrat en règle visant à faire disparaître corps et bien lord Shaftesbury", affirme Me Philippe Soussi à la défense de la famille de l'aristocrate. "Ce crime ne repose que sur la cupidité". L'avocat dit que Jamila avait prévu de verser 100.000 euros à son frère pour le prix de la "correction" infligée au mari "volage et buveur".