"Tous les arbitrages sont rendus, les compteurs sont arrêtés" après une réunion qui s'est tenue "vendredi soir autour du président de la République", a confirmé la ministre de l'Economie Christine Lagarde, invitée dimanche matin dans Le Grand Rendez-Vous Europe 1/Aujourd’hui en France.
“On est allé purger un certain nombre de niches inutiles, on est allé bien plus loin qu’un simple coup de rabot“, a-t-elle ajouté, confirmant notamment la suppression du cadeau fiscal au jeunes mariés. La ministre a en revanche laissé intactes les niches “favorables à l’innovation, comme le crédit impôt-recherche, ou favorables à l’emploi“, comme la niche soutenant les services à domicile.
"Si on ne considère que les niches fiscales, c'est bien une moyenne de 10 milliards d'euros (d'économies) que nous allons avoir à réaliser", a confirmé Christine Lagarde, avant d’ajouter : "si on rajoute quelques autres éléments, je pense notamment à la taxation sur les banques, on arrive à un peu plus de 12 milliards d'euros" en 2012.
Pour l’année 2011, “on prévoit dans le budget un taux de croissance de 2%, cela me parait tout à fait raisonnable“, a poursuivi la ministre :
“La France sort de la crise“
La ministre de l'Economie s’est donc montré optimiste pour la santé de l’économie française, affirmant que les chiffres sont là“. Christine Lagarde observe “un signal important : la reprise de l’investissement des entreprises. Pour la première fois depuis le début de la crise, les entreprises ont recommencé à investir“.
"La France sort de la crise", s'est donc réjoui la ministre :
<iframe class="video" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/25131596" frameborder="0"></iframe>
"On change un peu" le bouclier fiscal
La ministre a défendu dimanche le bouclier fiscal, mais n'a pas exclu de le faire évoluer. "Le bouclier fiscal, qui consiste à dire qu'un contribuable ne doit pas payer en impôt plus que 50% de ses revenus, me paraît un bon principe", a-t-elle affirmé. Mais "on le change un peu", dans le cadre du budget de rigueur 2011, qui sera présenté mercredi en conseil des ministres, a rappelé la ministre. Le bouclier ne protégera pas, par exemple, du "coup de rabot" sur certaines niches fiscales et sociales.
"Il faut regarder ce que font d'intelligent nos voisins", a poursuivi Christine Lagarde, ajoutant : "le président de la République nous a demandé de travailler sur un projet. (...) Le principe c'est la convergence fiscale avec les Allemands". Or l'Allemagne n'a ni bouclier fiscal ni impôt sur la fortune et pourrait servir de modèle pour une remise à plat de la fiscalité française sur les hauts revenus.
Un rapport sur le sujet a donc été demandé à la Cour des comptes par Nicolas Sarkozy, pour étudier les systèmes fiscaux français et allemand.
Chômage : repasser sous les 9%
La ministre de l'Economie a par ailleurs envisagé que le taux de chômage en France, à son plus haut niveau depuis dix ans avec la crise, puisse descendre sous 9% d'ici la fin du quinquennat de Nicolas Sarkzoy. "Aujourd'hui, on est à 9,3%, il faut qu'on continue à améliorer ce chiffre-là. Si on arrive à passer à 9 et puis, peut-être, un petit peu en-dessous, ce serait formidable", a espéré Christine Lagarde.
"Mais je ne veux pas m'engager sur un pourcentage", a-t-elle toutefois nuancé, insistant sur la priorité à donner à l'amélioration de l'emploi des jeunes, "par le biais de l'alternance et de la formation professionnelle". Évoquant le chômage des seniors, elle a estimé que le recul de l'âge légal de départ à la retraite allait améliorer leur taux d'emploi.