Nicolas Hulot semble avoir tourné la page. L'ancien animateur de TF1 qui s'était incliné dans la course à la présidentielle contre Eva Joly pour représenter le parti écologiste estime avoir digéré, six mois plus tard. "J'ai changé de vie. J'ai vécu un moment difficile après l'échec, mais je suis sans amertume", a-t-il confié mercredi au Monde. Retour sur cet entretien-bilan.
L'analyse de ses erreurs
Cette longue période de silence a permis à Nicolas Hulot d'analyser ses échecs. "Je me suis déclaré trop tardivement, j'ai sous estimé la difficulté de ces primaires, et je n'ai pas voulu voir la profondeur des préjugés à mon égard [...] Et puis, je n'aurais pas dû me laisser intimider", liste-t-il. Hulot fait référence ici à l'hypothèse soulevée de se rapprocher de Jean-Louis Borloo, qui a déclenché "une polémique incroyable" selon lui. "J'ai baissé la tête, dit que non, je me suis quasi excusé. Mais où était le problème ?", s'interroge-t-il encore.
Un soutien relatif à Eva Joly
De son expérience politique, Nicolas Hulot retient le "clivage d'idée". "L'écologie ça n'est pas de l'idéologie, c'est du simple bons sens", juge-t-il. Pour autant, il ne semble pas en vouloir à EELV. "Je n'ai nulle intention de nuire aux écologistes, ni à leur candidate. Mais il serait pour le moins présomptueux de ma part d'imaginer que ma présence puisse modifier le cours des choses…" ajoute-t-il, avant de clairement tourner la tête : "être président de ma fondation m'interdit tout soutien politique".
Ce qu'il dit de Jacques Chirac, Sarkozy et Hollande
S'il y a un homme politique qui a marqué l'écologiste, c'est bien l'ancien président de la République. "Je ne fais pas mystère de l'estime que j'ai pour Jacques Chirac, mais c'est une relation personnelle". A propos de Nicolas Sarkozy, Nicolas Hulot est mitigé. "Les engagements pris lors de la signature du pacte écologique ont été un temps tenus. Mais il n'échappe à personne qu'il y a eu une volte-face spectaculaire", estime-t-il. Quant à François Hollande, il dit avoir "très peu" parlé avec lui.
Un changement de cap professionnel
Plusieurs fois dans l'interview, Nicolas Hulot dit avoir tourné la page politique. Il ne souhaite "pas jurer" qu'il ne replongera pas, "mais c'est si peu probable". L'ancien animateur télé a également cessé sa collaboration avec TF1, après quinze ans de services. Il est aujourd'hui pleinement investi dans l'associatif, avec la Fondation Nicolas Hulot. Son but ? "Changer d'échelle dans l'analyse et la proposition". Et il l'assure, durant la présidentielle, sa "parole sera d'autant plus forte, d'autant plus audible qu'elle sera non partisane".