Nicolas Sarkozy engrange à la pelle les déclarations de soutien en vue d'une annonce de candidature à la présidence de l'UMP. Mais en coulisses, les amis de toujours comme les ralliés de dernière minute s'inquiètent. A force de déplacements lointains et de conférences rémunérées, l'ancien président n'aurait-il pas perdu contact avec la réalité ? Autrement dit, Nicolas Sarkozy ne s'est-il pas quelque peu embourgeoisé ?
"Deux ans et demi de dolce vita". C’est en tout cas la seule réserve exprimée clairement et de manière récurrente par ses vrais alliés. "Deux ans et demi de dolce vita entre le cap Nègre et les tournées de sa femme : on peut se demander si il n’a pas décroché avec le pays réel", confie l'un d'entre eux. L'interrogation ne concerne pas le train de vie de Nicolas Sarkozy, mais la façon dont il saura ou non capter la situation du pays. Un parlementaire s’inquiète : "il ne faudrait pas qu’il fasse l'apologie de la mondialisation, sur une ligne dictée par le public de ses conférences".
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Mais les conseillers de l'ex-président répliquent immédiatement. "La gauche au pouvoir est dans le déni depuis deux ans, et elle ne semble pas très connectée à la réalité", affirme un proche. Un autre assure que "Nicolas Sarkozy n’a rien perdu de son instinct". Cependant, l'immersion dans le pays fera partie des urgences du début de sa campagne pour la présidence de l'UMP. Preuve que le sujet est tout de même important.
Dans tous les cas, Nicolas Sarkozy assume : il va continuer à donner ses conférences à l'étranger, malgré le risque de polémique. Son entourage prépare le terrain, explique que ce sera une façon d'ouvrir le parti à l'international, et qu'il pourrait même emmener dans ses bagages des jeunes pousses de l'UMP.
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