Sondage après sondage, la tendance se confirme : l’élection présidentielle de 2012 ne sera pas de tout repos pour Nicolas Sarkozy. Le président de la République peine à dépasser les 20% d’intentions de vote au premier tour, selon notre sondage Ifop Paris-Match Europe 1*, réalisé auprès de 917 personnes.
Sur le reste de l’échiquier politique, chaque force avance ses pions : les centristes prennent du poids, Marine Le Pen s’installe et Nicolas Hulot réussit son entrée.
Borloo progresse
Premier enseignement de ce sondage, Jean-Louis Borloo recueille entre 7 et 11%, selon le candidat PS en face, preuve qu’il a une carte à jouer. En revanche, Dominique de Villepin ne dépasse pas les 5%. Les deux candidats du centre-droit cumuleraient donc de 11 à 16% des voix, chiffres qui confirment qu’il existe un véritable potentiel au centre.
Mais ces électeurs se refusent à voter UMP : si les deux centristes ne se lancent pas dans la course pour 2012, Nicolas Sarkozy ne gagne que 2% de plus. Le président de la République aurait beau convaincre les deux candidats de le rejoindre, cela ne changerait rien : la majorité des sondés se déclarant centristes opteraient alors pour DSK.
Marine Le Pen s’installe à 20%
Autre tendance soulignée par ce sondage Ifop, la présidente du Front national confirme sa percée : elle recueille entre 19 et 20,5% des voix en fonction des hypothèses.
Quelque soit le candidat du PS, la candidate d’extrême-droite réunit 20% des intentions de vote et talonne Nicolas Sarkozy d’un point. Le vote FN s’inscrit donc durablement dans les intentions de vote et représente tout de même un sondé sur cinq.
Bon démarrage pour Nicolas Hulot
Nicolas Hulot oscille entre 7 et 9% suivant le candidat socialiste, toujours selon notre sondage. Un bon score pour un candidat récemment entré dans l’arène politique et dont le début de campagne a pourtant été poussif, que ce soit à Sevran lors de sa déclaration de candidature ou à Strasbourg auprès des anti-nucléaires.
A gauche, DSK toujours en tête
Au premier tour, Dominique Strauss-Kahn reste le meilleur des socialistes. Il recueille 27% des suffrages. Et même 30%, grignotant sur l'électorat centriste, si Dominique de Villepin et Jean-Louis Borloo ne sont pas candidats.
Autre motif de satisfaction pour DSK : les résultats du trotskyste Olivier Besancenot et de Jean-Luc Mélenchon, du parti de Gauche, restent les mêmes quel que soit le candidat PS. Le patron du FMI n'est donc pas un repoussoir pour la gauche de la gauche.
Enfin, tous ses camarades battent le président sortant au second tour. Mais le patron du FMI, lui, écrase le scrutin, avec 61% contre 39% à Nicolas Sarkozy. Mais cette cote de DSK reste virtuelle. Dans les catégories populaires, il n'atteint que 17% au premier tour chez les ouvriers. Et surtout, parmi tous les candidats PS, il se distingue par son absence. Et ses silences. Nul ne sait combien son entrée en campagne lui coûtera.
*Sondage réalisé par téléphone du 20 au 21 avril. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille) après stratification par région et catégorie d’agglomération.