L'INFO. Dix jours après sa grande interview sur Europe 1, Nicolas Sarkozy passe de nouveau à l'offensive dans un grand entretien accordé au Figaro, lundi. Le patron de l'UMP passe notamment à la vitesse supérieure sur son programme économique. Mais à trois semaines des élections départementales, où le FN apparaît grandissime favori, Nicolas Sarkozy met surtout en garde les électeurs.
"Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second". Le leader du principal parti d'opposition est en campagne. Il désigne un ennemi à deux têtes : le "FNPS". Un sigle qui, évidemment, rappelle l'"UMPS" de Marine Le Pen, le moyen sémantique trouvée par la patronne du FN pour fustiger l'alliance des partis traditionnels. Nicolas Sarkozy lui renvoie donc son invention dans les pattes en s'en prenant à une alliance d'intérêt entre le PS et le FN. "Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS", lance le président de l'UMP. Illustration de cette stratégie avec Gérald Darmanin, son ancien porte-parole, dimanche sur i-TELE : "Manuel Valls et Marine Le Pen, c'est Dupond et Dupont. C'est une évidence que le FN, depuis François Mitterrand,e st la chose du PS".
Le Doubs en guise d'exemple. Un argumentaire simple mais efficace, qui s'adresse aussi bien aux électeurs du FN que de la droite en général. Nicolas Sarkozy a, en plus, un argument à avancer pour justifier sa théorie : la récente partielle du Doubs gagnée par le PS lors d'un duel face au FN après l'élimination de l'UMP. Et si voter FN fait gagner la gauche, en revanche "voter pour l'UMP n'a jamais fait gagner la gauche", a-t-il ajouté.
L'ennemi mortel de l'UMP pour Nicolas Sarkozy, c'est donc désormais le Front national. La parution d'un énième sondage plaçant le parti d'extrême droite en tête des intentions de vote aux prochaines départementales a dû le conforter dans sa décision. Comme s'il n'y avait plus qu'un fauteuil pour deux. Et si l'UMP se fait éjecter du fauteuil, il risque l'éclatement, voire la disparition.
Un début de programme économique. Nicolas Sarkozy veut donc convaincre qu'il "existe une politique alternative" et qu'elle serait portée, non pas par le FN, mais par l'UMP. Ce qui explique que le leader de la droite cherche à revenir sur le terrain des idées, avançant notamment quelques pistes en matière économique, à commencer par le report de la retraite de 62 à 63 ans, la suppression des RTT pour les fonctionnaires, l'assouplissement - mais sans abolir - des 35 heures, la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF). Des mesures fortes, mais bien loin de la thérapie de choc prônée par François Fillon, lui aussi candidat dans la bataille de 2017. Nicolas Sarkozy n'est pas un libéral et croit à la réforme plutôt qu'à la révolution du système. "La rupture", c'est désormais le maitre-mot de son ancien Premier ministre, plus le sien.
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